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58 % des électeurs turcs disent "oui" à une révision de la Constitution qui donnera plus de pouvoir au régime islamique

Les Turcs ont donné dimanche une nette victoire au gouvernement islamo-conservateur, en votant clairement "oui" à une révision constitutionnelle qui limite le pouvoir de la hiérarchie judiciaire et de l'armée, deux bastions de l'opposition laïque, à un an des élections législatives.
Article rédigé par France2.fr avec AFP
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"Oui" à gauche, "non" à droite : le choix des électeurs turcs à la question sur une révision de la Constitution (AFP - Adem ALTAN)

Les Turcs ont donné dimanche une nette victoire au gouvernement islamo-conservateur, en votant clairement "oui" à une révision constitutionnelle qui limite le pouvoir de la hiérarchie judiciaire et de l'armée, deux bastions de l'opposition laïque, à un an des élections législatives.

Sur la base de 98 % des bulletins dépouillés, ce sont 58% des électeurs qui ont voté "oui" à l'occasion de ce référendum constitutionnel, ont annoncé les chaînes de télévision.

Ce résultat constitue un important succès pour le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan.

Cette consultation, qui s'est déroulée 30 ans jour pour jour après le putsch militaire de 1980, portait sur un ensemble de 26 points divers, parmi lesquels une réorganisation de l'appareil judiciaire, bastion du camp aïque, hostile au Parti de la Justice et du Développement (AKP), au pouvoir depuis 2002.

Depuis cette date, l'AKP dirigé par M. Erdogan n'a perdu aucun scrutin. Aux dernières législatives de 2007, il avait obtenu 47% des suffrages.

L'AKP, qui est issu de la mouvance islamiste, assure que cette réforme renforce la démocratie en Turquie et constitue un atout pour sa candidature à l'Union européenne.

Saluée par les 27 comme "un pas dans la bonne direction", la révision limite les prérogatives de la justice militaire et modifie, au profit du pouvoir, la structure de deux instances judiciaires, bastions de la laïcité et adversaires du gouvernement : la Cour constitutionnelle et le Conseil supérieur de la magistrature (HSYK) qui nomme juges et procureurs.

L'opposition laïque et nationaliste, qui a fait campagne pour le "non", affirme que cette réforme, votée en mai au Parlement où l'AKP est largement majoritaire, menace l'indépendance de la justice et remet en cause la séparation des pouvoirs.

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