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Grâce à la solidarité, un cavalier sinistré de la tempête Alex se prépare pour les Jeux olympiques de Tokyo

À quelques mois des Jeux olympiques de Tokyo, un cavalier de la vallée de la Vésubie, ravagée par la tempête Alex, raconte comment il reconstruit son équipement et comment il s'entraîne pour les épreuves de dressage.

Article rédigé par Alain Gastal
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Alexandre Ayache et son cheval Zo What, dans leur écurie près de Lantosque (Alpes-Maritimes), en février 2021. (ALAIN GASTAL / RADIO FRANCE)

Sinistré de la tempête Alex début octobre, il est un espoir de médaille française aux Jeux olympiques de Tokyo. Quatre mois et demi après les intempéries qui ont ravagé la région, le cavalier Alexandre Ayache espère pouvoir participer à la compétition cet été. Il vit, travaille et s'entraîne près de Lantosque, dans la vallée de la Vésubie, où les dégâts sont encore loin d'être réparés : les sols sont parfois restés très instables et beaucoup d'édifices sont fragilisés.

C'est le cas chez le cavalier azuréen, dont une partie de l'équipement a été dévasté. Le manège est intact et il peut continuer à entraîner son cheval Zo What, mais le reste du paysage est "cauchemardesque", raconte-t-il. Il va devoir raser sa deuxième écurie, car elle est devenue trop instable. "On s'est acharné pour reconstruire l'écurie, parce qu'on pensait qu'il n'y avait que ça. Tous les jours, on a de nouveaux dégâts à cause du talus qui est en train de partir, se désespère Alexandre Ayache. Le problème, c'est que si maintenant, je ne tiens pas le pied du talus, je cours à la catastrophe."

"Je suis à bout de ce que je peux donner, de ce que je peux accepter, de ce que je peux vivre."

Alexandre Ayache

à franceinfo

En attendant les assurances, le cavalier se fait terrassier, en espérant éviter le pire. Il peut compter sur le soutien des Week-ends solidaires, une association créée après la tempête Alex pour aider les sinistrés. "On a beaucoup beaucoup tronçonné, raconte Agnès, une bénévole venue passer une journée sur place. On a retiré tout ce qui était sur les anciens paddocks, qui étaient inutilisables à cause d'arbres couchés. Il y avait eu des glissements de terrain à cause de la tempête. Donc là, il peut refaire ses paddocks rapidement."

>> Les chantiers solidaires viennent en aide aux sinistrés de la vallée de la Roya

"Ce jour-là, on était presque 100 personnes, poursuit Agnès, 100 personnes sur toute une journée, ça fait énormément de boulot. Ce sont des sacrées journées, mais quand à la fin, vous voyez le sourire du sinistré, ça n'a pas de prix."

Alexandre Ayache a bien reconstruit sa première écurie partie avec la tempête Alex mais il va devoir raser la seconde trop instable.  (ALAIN GASTAL / RADIO FRANCE)

Malgré tous les travaux, Alexandre Ayache continue d'espérer qu'il pourra participer aux Jeux olympiques cet été : il est qualifié meilleur Français, son cheval Zo What est au mieux de sa forme. Mais la partie n'est pas encore gagnée. "Pour préparer les JO, il faut faire un concours par mois, explique le cavalier. Il faut savoir que les compétitions ne nous rapportent pas d’argent, elles nous coûtent."

"À l'heure actuelle, on n'a plus d'argent, parce qu'on a tout mis pour sauver l'infrastructure et qu'on n'en a pas assez pour finir de l'arranger."

Alexandre Ayache

à franceinfo

"Il faut aussi prévoir une saison internationale, on n’a pas de partenaire financier, poursuit-il. Une saison, c’est entre 70 000 et 120 000 euros. Quand on est déjà ras les pâquerettes avant même que la saison commence, et qu’il y a encore les travaux à faire, en sachant qu’on doit attendre des remboursements qui n’arrivent pas, on va faire tout ce qu’on peut, mais la situation est vraiment compliquée à l’heure actuelle." Alexandre Ayache et son cheval Zo What se donnent rendez-vous à Tokyo, si tout va bien, à partir du 24 juillet pour les épreuves de dressage.

Alexandre Ayache garde l'espoir de participer aux Jeux Olympiques malgré les difficultés
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