"Ce n'est plus le village qu'on connaissait" : un mois après la tempête Alex, les habitants de la vallée de la Vésubie restent traumatisés
Les dégâts restent considérables dans les Alpes-Maritimes après les inondations meurtrières de début octobre. Certains habitants ont quitté les régions touchées par la tempête. Reportage dans la vallée de la Vésubie.
Au début du mois d'octobre, la tempête Alex balayait la France, entraînant des dégâts colossaux dans le sud-est du pays. Trois vallées des Alpes-Maritimes, celle de la Roya, de la Tinée et de la Vésubie ont été meurtries. Il y a au moins sept morts et des travaux de reconstruction qui vont prendre des années.
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Quand on prend la direction de Saint-Martin-Vésubie au départ de Nice, le GPS fait prendre la route principale et indique une heure de trajet. Mais à 20 km de l’arrivée, des plots en béton empêchent d’aller plus loin. En contrebas, les pelleteuses s’activent pour consolider la chaussée. "Ils avaient rétabli les routes mais ça s'est effondré aux dernières pluies donc on ne peut plus du tout passer", explique une passante.
Il faut donc continuer à pied et compter sur la solidarité des habitants comme Gérard Manfredi : "Où est-ce que voulez aller ?" Le maire de Roquebillière est sur tous les fronts depuis un mois. "Nous avons pu restaurer l'eau et l'électricité en 24 à 30 heures, ce qui, d'après moi, est un exploit", indique l’édile. Mais les dégâts restent considérables, une cinquantaine d’habitants de la commune sont toujours logés à l’hôtel ou dans des gîtes.
Une rivière devenue "un tsunami"
Au pied d'un pont effondré, Michel n’en revient toujours pas : "Ça fait drôle. C'est une plaie béante dans la Vésubie. La rivière en elle-même était une petite rivière qui était tout au fond. Et en un soir, c'est devenu... Moi, je le compare à un tsunami."
Un tsunami qui a emporté de nombreux bâtiments à Saint-Martin-Vésubie. "Il y a la gendarmerie qui s'est écroulée, il y a une partie du bâtiment qui tient mais elle penche, et va tomber je pense", décrit Jean-Christophe. Il a vu la route se faire engloutir : "Du coup, ils ont fait la piste. Elle est terminée depuis une quinzaine de jours environ, ça a libéré le quartier où j’habite."
"Voir ce décor, je ne peux plus"
Depuis la tempête, Jean-Christophe et sa compagne Christelle n'habitent plus leur appartement. Ils ont décidé de quitter le village et de s'installer à Nice. "Voir ce décor, je ne peux plus", explique Christelle. "Elle est traumatisée par l'ampleur du paysage, enchaîne son mari. Ce n'est plus du tout le Saint-Martin-Vésubie qu'on connaissait."
Le couple remontera dans la vallée pour les week-end et les vacances. "Je vais garder mon compte bancaire et les assurances ici. Après, ça sera loisirs et vacances", assure Christelle.
Quasiment toutes les nuits, je me vois dans la voiture en train de partir dans la rivière. On a beaucoup de mal à se remettre psychologiquement.
Jean-Christophe
Les gendarmes et les pompiers eux sont à pied-d’œuvre pour retrouver des victimes : 11 personnes sont toujours portées disparues dans les vallées de la Vésubie et de la Roya.
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