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Séismes en Californie et au Chili : le "Big One" est-il pour demain ?

La terre a tremblé plusieurs fois à Los Angeles, quelques jours avant le séisme qui a tué 6 personnes au Chili mardi 1er avril.

Article rédigé par franceinfo - Louis Boy
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
La probabilité d'un séisme dévastateur au Chili a augmenté après la secousse de magnitude 8.2 du mardi 1er avril. (JUAN LEONEL / AFP)

Un tremblement de terre d’une magnitude 8,2 sur l’échelle de Richter a frappé, mardi 1er avril, la côte du Chili, au large de la ville d’Iquique, provoquant la mort de 6 personnes et un tsunami de deux mètres de hauteur. Une réplique de magnitude 7.6 a suivi le lendemain sans faire de dégats. Mais ce n’est pas la première secousse ressentie sur la côte pacifique ces dernières semaines. Vendredi 29 mars, un séisme d’intensité 5,3 a touché la ville de Los Angeles, le troisième de suite en Californie après les 17 et 22 mars. De quoi faire renaître les inquiétudes sur le "Big One", ce super-tremblement de terre qui pourrait raser la cité des Anges, que les sismologues promettent dans les 30 ans à venir ?

Non, les séismes au Chili et en Californie n’ont rien à voir

S’ils sont très rapprochés dans le temps, il n’y a aucun lien de cause à effet entre ce qui s'est passé à Los Angeles, le 29 mars, et à Iquique au Chili, mercredi. Contacté par francetv info, Pascal Bernard, sismologue à l’Institut de physique du globe de Paris, explique que les séismes se sont produits dans "deux zones distinctes". Les plaques tectoniques, qui se rencontrent et provoquent les séismes, ne sont pas les mêmes au Chili et en Californie, comme le montre ce schéma. En outre, "la zone du séisme [au Chili] est trop distante de la Californie : il n’y a pas de possibilité d’interaction entre les deux". A vol d’oiseau, plus de 5 500 km séparent les épicentres des séismes d’Iquique et de Los Angeles.

En revanche, des dizaines de séismes d’une intensité parfois importante se sont succédé au large du Chili ces dernières semaines, contribuant à fragiliser la faille sur laquelle s’est produit ce dernier. Raison pour laquelle, selon Pascal Bertrand, "tous les sismologues qui travaillent dans la région ont un œil dessus".

 Non, il y a régulièrement des secousses de cette intensité en Californie

4,9 sur l’échelle de Richter le 21 mars, 5,3 quelques jours plus tard : les séismes qui ont frappé la Californie étaient assez forts pour être ressentis par la population et pour causer des dégâts mineurs (un séisme est ressenti à partir d’une magnitude de 3,0). Mais des secousses de ce genre n’ont "rien d’anormal", assure Pascal Bertrand. En Californie, il s’en produit "régulièrement", à intervalles "de quelques années" seulement. Loin du fameux "Big One" dont les scientifiques pensent qu'il se reproduirait une fois tous les cent ans environ.

Non, le Big One peut arriver sans prévenir...

On parle de "Big One" "à partir du moment où, dans une zone, on a pu identifier à quelques dizaines d’années près le moment où la zone craquera", rappelle Pascal Bertrand. Par définition, on sait donc qu’un tremblement de terre dévastateur a de grandes chances, "environ deux chances sur trois", de se produire sur la faille sur laquelle est bâtie Los Angeles dans les 20 à 30 prochaines années. Mais pour les sismologues, il pourrait aussi bien "être précédé de dizaines de secousses moyennes" qu’arriver "sans prévenir".

... mais la probabilité augmente après un séisme important

Pour Pascal Bertrand, la roche au niveau des failles sismiques est comme "un élastique qui se tend au fur et à mesure". Il finira de toute façon par craquer, ce sera alors le "Big One". Mais une grosse secousse peut "fragiliser cet élastique, faire qu’il cassera plus facilement". Le sismologue ne pense pas au séisme de Los Angeles mais à celui du Chili. "Ce qui s’est passé [mardi] est une pichenette qui a accentué les mouvements" dans cette zone. "La probabilité qu’une grosse secousse se produise dans les semaines qui viennent au Chili est plus importante", estime-t-il, sans pour autant se risquer à un pronostic. En somme, si Los Angeles n'est pas plus en sursis que d'habitude, c'est vers le Chili que pourraient se tourner les regards de ceux qui attendent le "Big One".

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