: Cartes Risque de sécheresse : malgré les pluies du printemps, l'état des nappes phréatiques reste préoccupant avant l'été
Malgré les pluies du printemps, le risque sécheresse est toujours élevé en France. Le ministère publie mercredi 17 mai l’état des nappes phréatiques pour avril et l’estimation du risque sécheresse département par département. Un état des lieux établi par le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM). Au mois d’avril, la situation des nappes phréatiques s’est très légèrement améliorée sur les deux tiers nord du pays, mais elle reste toujours plus préoccupante que l’an passé. Elle est très inégale sur le territoire. 68% des nappes sont à des niveaux inférieurs aux normales saisonnières. Elles étaient 75% en mars et 58% l’an passé à la même époque.
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Les niveaux sont très bas pour 20% des nappes. Cela concerne le pourtour méditerranéen, le couloir rhodanien, de Dijon au Bas-Dauphiné, et une petite partie de l’est. Les niveaux d'eau se sont par contre améliorés dans les deux tiers du pays avec les pluies importantes du printemps. Les niveaux des réserves souterraines sont élevés en Bretagne et dans une partie du Grand-Est.
Météo France ne fait pas de projections sur les pluies à trois mois. Mais l'organisme prévoit des températures au-dessus des normales (ce qui veut dire plus de besoins pour la végétation). Globalement, la recharge des nappes est maintenant terminée. L'état actuel représente le principal capital de réserve en eau dont dispose le pays avant l’été.
La carte du risque sécheresse, elle, présente une échelle de quatre niveaux, de "très fort" à "très faible". Aucune zone n'est classée en risque "très faible". Les départements qui sont tout ou partie classés en risque "très fort" sont principalement situés en région parisienne, qui n’a pas rattrapé son retard malgré les pluies de ces dernières semaines, en Normandie, au sud des Hauts-de-France et dans la région Centre. Le pourtour méditerranéen et la vallée du Rhône sont également concernés, tout comme les départements de la Vienne et une frange des Deux-Sèvres, haut-lieux de la bataille contre les méga-bassines. Seuls la Bretagne, une partie des Pays-de la-Loire, l'ouest du Bassin aquitain et une partie du Grand-Est sont au niveau de risque "faible".
Avec cette carte, le ministère publie également un guide des mesures de restriction. C’est la réactualisation d’un document pour les préfets qui date de 2021. Il précise les mesures qu’il est possible de prendre en fonction des quatre arrêtés de restrictions, pour créer un socle commun. Le premier niveau correspond à "vigilance", le second à "alerte", avec des mesures de réduction et d'interdiction de l'usage de l'eau. Ensuite, viennent le niveau d'arrêté "alerte renforcée" avec des limitations encore plus fortes, avant le niveau "arrêté crise" et l'arrêt des prélèvements d’eau non-prioritaires, y compris des prélèvements à des fins agricoles. Seuls les prélèvements permettant d'assurer l'exercice des usages prioritaires sont autorisés (santé, sécurité civile, eau potable, salubrité). Selon ce document réactualisé à l'attention des préfets, il est par exemple possible d’arroser les potagers de nuit au niveau "arrêté crise". Au niveau "alerte renforcée", il est encore possible de remettre à niveau les piscines et de faire les premiers remplissages. Enfin, en niveau "crise", l’irrigation au goutte-à-goutte reste autorisée pour les semences et les plants.
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