: Reportage "On est à l'intérieur, on est assis" : face au froid à Paris, une nouvelle cantine solidaire offre accueil et repas chauds aux plus démunis
Les portes de ce restaurant administratif de la Ville de Paris restent désormais ouvertes le soir pour ceux qui en ont le plus besoin. Ils sont nombreux. Pour ceux qui n'ont pas la chance d'avoir un toit alors que les nuits glaciales se suivent, il faut résister au froid et c'est encore plus intenable avec le ventre vide. Il existe bien les maraudes, les distributions de repas par des associations, mais tout se fait souvent dans la rue. Depuis le mois de décembre, la nouvelle cantine solidaire parisienne remplit et réchauffe les estomacs.
"Le lieu est chaleureux, il est neuf, il est propre comme dans un vrai restaurant", affiche fièrement Lofti Ouanezar. Il est le directeur général d'Emmaüs Solidarités, qui gère cette cantine solidaire en partenariat avec Refugee Food et l'association de la ville de Paris, l'ASPP. Au menu ce soir : "Un super poulet yassa, des choux préparés avec beaucoup d'amour et de solidarité, yaourt et fruits. Donc c'est un repas équilibré", détaille Lofti Ouanezar. Des repas mitonnés tous les soirs par Refugee Food avec des produits de saison, souvent bio.
"Quand on n'arrive pas à manger, on a du mal à faire les démarches, à penser, à aller bien."
Lofti Ouanezar, directeur général d'Emmaüs Solidaritésà franceinfo
La cantine solidaire accueille entre 200 et 250 personnes par soir, majoritairement des hommes. Comme Nicolai, qui, installé à une table, finit son repas. Il travaille mais n'a pas de logement. "Je vis partout, Paris c'est ma maison", explique-t-il. Nicolai vient se restaurer et se réchauffer tous les soirs. "On mange chaud, les équipes sont super et très cool, ça me fait du bien, ça m'apaise", dit-il.
Se sentir moins seul
Attablé un peu plus loin, Pierre, 62 ans, a un logement mais sa petite retraite l'empêche de se nourrir correctement. Dans cette cantine, il retrouve de la dignité : "On est à l'intérieur, on est assis, surtout quand il fait froid en hiver. Tandis qu'au camion aux Restos du cœur, c'est dehors. La différence, elle est là", explique le retraité. Et il se sent moins seul. "Oh oui, confirme Pierre, c'est pour ça que je viens tous les soirs. Les gens vous parlent, ils sont sympa, avec le sourire, c'est vraiment agréable." Les repas seront distribués chaque soir, gratuitement et jusqu'au 31 mars.
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