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Réchauffement climatique à la montagne : "Il faut monter 200 mètres plus haut pour trouver des pistes correctement enneigées"

Annie Genevard, présidente de l'Anem (Association nationale des élus de montagne), reconnaît qu'il y a des inquiétudes face au réchauffement en altitude.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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 La députée Les Républicains du Doubs Annie Genevard. (PHILIPPE LOPEZ / AFP)

L'été indien a persisté jusqu'à la mi-octobre en France. Des températures douces et une météo inhabituelle qui inquiètent aujourd'hui les professionnels des stations de ski, à quelques semaines du début de la saison. Certains redoutent de manquer de neige pour skier cet hiver. "Il faut monter 200 mètres plus haut qu'il y a quelques années pour trouver des pistes correctement enneigées", a indiqué, mardi 23 octobre sur franceinfo, Annie Genevard, présidente de l'Anem (Association nationale des élus de montagne) et députée du Doubs, avant d'ajouter : "Les stations de ski se sont adaptées en matière d'offres touristiques".

franceinfo : Comment s'annonce la saison hivernale ?

Annie Genevard : Il est trop tôt pour se prononcer sur l'enneigement de cet hiver. Il y a quelques signes encourageants, une vague de froid est attendue dans les prochains jours d'après Météo France, avec des chutes de neige en altitude, ce qui est bien, car ça fera une bonne sous-couche qui servira pendant la période hivernale.

Y a-t-il des inquiétudes dans les stations de ski face au changement climatique ?

Il y a des inquiétudes, parce que le changement climatique touche toutes les stations, mais à des degrés divers. On ne peut pas le nier aujourd'hui : il faut monter 200 mètres plus haut qu'il y a quelques années pour trouver des pistes correctement enneigées. Et pour certaines stations, l'hiver est réduit drastiquement, notamment en moyenne montagne. Il est un peu tôt pour le dire, mais il est clair que les stations de ski se sont adaptées au changement climatique. On sait produire aujourd'hui de la neige de culture en quantité adaptée, ajustée, et une neige qui peut être reproduite même à température positive ! Il est possible aujourd'hui de la conserver, de la réserver aux endroits stratégiques d'une station de ski et puis, les stations se sont adaptées en matière d'offres touristiques.

Mais en même temps, ce n'est pas sans conséquence de produire de la neige artificielle, certains disent même : "Boire ou skier, il faudra un jour choisir" ?

Je crois que les écologistes se sont toujours opposés à la production de neige de culture. Je pense que la solution est toujours dans un équilibre. Il faut préserver les ressources en eau du milieu naturel pour les usages indispensables, mais ça n'exclut pas qu'on l'utilise à des fins touristiques et économiques, parce que c'est toute une économie de la montagne qui est aussi dépendante de la neige... Même si aujourd'hui la diversification, l'extension sur les quatre saisons, la production de séjours de qualité en matière de randonnées, de chiens de traîneau, de descentes au flambeau, de bien-être... Je crois qu'il serait très hasardeux de prédire la fin des stations de ski. C'est un pôle d'excellence français qui entend bien le demeurer.

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