Dans la station de ski de Val Thorens, "il y aura un moment où ça deviendra de plus en plus compliqué" avec le peu d'eau disponible
Les stations de ski se remplissent avec le début des vacances d'hiver de la zone C. Face à cet afflux, les communes doivent assurer la gestion de l'eau, qui est devenue l'or blanc des stations de Val Thorens et des Menuires en Savoie.
Christophe Truchet travaille avec les skis au pied. Ce responsable de secteur de la compagnie Suez va vérifier les points de captage d'eau de Val Thorens et des Menuires, en Savoie. "C’est de l’eau des surfaces. C’est l’eau qui provient essentiellement des glaciers", explique-t-il. Même en venant des glaciers, l'eau est traitée. "L’eau est toujours chargée. Il peut y avoir de la turbidité. L’été, par exemple, il y a des animaux dans les pâturages. Même l’hiver, vous avez pu constater les traces sur la neige de lièvres".
Le ruisseau, source d'eau pour la neige de culture
L'accès à l'eau en montagne, comme sur une île de Bretagne, comporte aussi des contraintes, explique Didier Demongeot de Suez Eau france. "Ici, en sport d’hiver, on est en tête de bassin, donc il y a peu d’eau disponible, constate Didier Demongeot. En Bretagne, sur une île, c’est un peu la même chose. Il y aura un moment où ça deviendra de plus en plus compliqué. Il faudra trouver d’autres techniques, d’autres ressources plus lointaines, donc ça sera plus coûteux."
Depuis deux ans, chaque captage mesure ce qu'il laisse dans le ruisseau, ce qu'il prend pour l'eau potable et pour la neige de culture. Si cette année la neige est tombée en abondance, les 3 saisons précédentes, ce n'était pas le cas. Mais pour le maire de la commune, André Plaisance il y a des priorités à respecter.
Il n’y aura pas de conflit d’usage, il faut toujours trouver de l’eau dans les rivières. Il faut toujours donner de l’eau pour alimenter les personnes et les animaux. C’est absolument certain.
André Plaisance, maire de Val Thorensfranceinfo
Il insiste sur la nécessité de préserver les rivières, mais souligne l'importance des sports d'hiver pour développer l'économie locale. "Si toutefois, le niveau de nos ressources devait baisser au point qu’il n’y aurait plus de disponibilité pour la neige et les cultures à ce moment-là, on n’en ferait plus. Mais je rappelle que la neige, c’est ce qui fait l’emploi", ajoute-t-il.
L'eau, une denrée de plus en plus précieuse
L’eau est l'or blanc de la station. Sa consommation a explosé ces 30 dernières années, avec 2 fois plus de touristes et toujours de grosses fluctuations : 55 000 personnes l'hiver contre 3 300 hors saison. Son coût est donc plus élevé que la moyenne nationale, alors on incite aux économies d'eau. "Il y a encore des gens qui prennent des bains", constate Piers Van Hecke, qui tient un hôtel-restaurant aux Menuires. "On met à leur disposition des sortes de petits documents qui leur dit de faire attention à la consommation d’électricité, d’eau, de ne pas mettre systématiquement les serviettes au sale s’ils ne les ont pas utilisées". Il n’y a pas de piscine dans son établissement, mais il envisage d’installer un jacuzzi. D’ailleurs, les jacuzzis et les hôtels avec piscine ont fortement augmenté ces dernières années. Même si la consommation par habitant a baissé, elle augmente au niveau global. La collectivité a investi 12 millions d'euros dans une station d'épuration capable de traiter les eaux usées de 80 000 personnes, soit autant que les besoins de la ville de Cherbourg.
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