Météo : trois questions sur le plan "grand froid" déclenché dans plusieurs départements
Les températures chutent, en particulier sur le nord-est de la France. Pour y faire face, plusieurs préfectures ont activé un plan "grand froid", lundi 8 janvier.
La baisse brutale des températures, poussée par le phénomène météo nommé "Moscou-Paris", pourrait ne durer que quelques jours. Aucun département n'a d'ailleurs été placé en vigilance orange "neige-verglas" ou "grand froid" par Météo-France lundi matin. Ce qui n'a pas empêché les pouvoirs publics de prendre des précautions.
1 En quoi consiste le plan "grand froid" ?
Ce plan s'adresse aux populations les plus vulnérables, et plus particulièrement aux personnes sans-abris. Une série de mesures de veille sociale est ainsi prévue, la principale étant l'ouverture temporaire de places d'hébergement d'urgence supplémentaires. Pour cela, les autorités locales établissent une liste de lieux susceptibles d'accueillir les personnes.
"Tout ce qui est dans un état correct, avec une capacité à remettre en route le chauffage et qui est disponible" peut être réquisitionné, affirmait à l'AFP le ministre délégué à la Ville et au Logement, Olivier Klein, lors du dernier déclenchement du plan en décembre 2022. A Paris, notamment, "274 places supplémentaires" vont ouvrir, selon le communiqué de la préfecture.
Autres actions mises en place ? Le renforcement des effectifs qui travaillent au 115 (numéro d'urgence destiné aux sans-abris), l'intensification des maraudes et la mobilisation des forces de l'ordre pour repérer les personnes vulnérables. Les horaires des accueils de jour peuvent également être élargis. Enfin, la communication sur les risques liés au froid est renforcée.
2 Pourquoi le dispositif est-il activé ?
En quelques jours, les températures ont chuté de plus de 10 degrés à l'échelle nationale. Météo-France a ainsi placé 40 départements en vigilance jaune "grand froid" pour les journées de lundi et mardi. Il correspond au premier niveau de vigilance météo, lorsque les températures sont positives le jour, mais descendent la nuit sous -5 à -10°C pendant au moins 48 heures consécutives.
Le thermomètre descendra notamment mardi dans quasiment tout l'Hexagone : l'indicateur thermique national, soit la moyenne des températures sur la journée entière sur 30 villes de référence, pourrait passer en dessous de 0°C. Une situation qui n'était pas arrivée en France depuis février 2018. Elle devrait néanmoins s'améliorer en fin de semaine. Si tel était le cas, l'épisode ne pourra pas être qualifié de "vague de froid". Pour cela, le froid intense devrait durer trois jours au minimum.
3 Où a-t-il été déclenché ?
Avant l'hiver 2008, le plan "grand froid" était directement enclenché par l'Etat à l'échelle nationale. Afin de mieux répondre aux spécificités locales, ce sont les préfectures de chaque département qui prennent désormais la décision de le lancer ou non.
Plusieurs préfectures ont ainsi activé le plan "grand froid", notamment celles du Haut-Rhin, du Bas-Rhin, de la Meurthe-et-Moselle, des Côtes-d'Armor, des Vosges, de Seine-Maritime et du Maine-et-Loire. Les conditions météo ont aussi poussé la préfecture de la région Ile-de-France à déclencher le dispositif dimanche.
Chaque préfecture établit des seuils d'activation pour les différents niveaux d'alerte, en général au nombre de trois, écrit France Bleu. A chaque niveau correspond une série de mesures spécifiques. Dans la plupart des départements, le niveau 1 est enclenché lorsque les températures oscillent entre -5°C et -10°C, le niveau 2 entre -10°C et -18°C, et le niveau 3 lorsque les températures chutent en dessous de -18°C.
En Ile-de-France, lorsque le niveau 3 est atteint, c'est au préfet de police de prendre en charge la situation, expose le site de la mairie de Paris.
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