Reportage Inondations dans le Pas-de-Calais : une décrue qui débute mais une situation toujours aussi difficile pour les habitants

La décrue a commencé mercredi, notamment à Bourthes ou à Wizernes, mais le niveau de l'eau n'a pas baissé à Arques ou à Blendecques, deux communes toujours fortement inondées.
Article rédigé par Alain Gastal - édité par France Info
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
La place Roger-Salengro, devant la mairie d'Arques, dans le Pas-de-Calais, le 4 janvier 2024. (ALAIN GASTAL / RADIOFRANCE)

C'est encore un réveil les pieds dans l'eau, jeudi 4 janvier dans des dizaines de communes du Pas-de-Calais, où le sort s'acharne sur des habitants éreintés par ces inondations à répétition. Les rues de plusieurs petites villes se sont transformées en rivières, après les débordements de la Canche ou de l'Aa. L'eau, inexorablement, s'est infiltrée partout. La bonne nouvelle, c'est que la décrue a officiellement commencé, sans être immédiatement perceptible. 

La décrue est amorcée effectivement depuis mercredi en fin d'après-midi sur la rivière Aa. C'est le cas à Bourthes, en amont à une trentaine de kilomètres d'Arques, où le niveau a baissé d'une quarantaine de centimètres. L'eau a aussi baissé à Wizernes.

Une rue inondée à Arques (Pas-de-Calais), le 4 janvier 2024. (NICOLAS MATHIAS / RADIO FRANCE)

Mais à Arques, comme à Blendecques, les deux principales villes autour de Saint-Omer, les rues du centre-ville sont noyées et totalement inaccessibles. Et même si la pluie a cessé depuis mercredi, le niveau n'a absolument pas baissé dans la nuit. Jeudi matin, on en a encore croisé des dizaines de salariés, à pied, à vélo ou en voiture, qui tournent en rond pour tenter en vain de rejoindre leur lieu de travail.

"Apparemment, l'eau est encore montée par rapport à la dernière fois. C'est plus catastrophique. En décembre, on a pu travailler, ça allait. Mais là, cette fois-ci, c'est impossible."

Une habitante d'Arques

à franceinfo

"On voudrait rejoindre le magasin, mais tout est barré partout", se désole une habitante. En fait, on ne trouve pas par où passer, mais même avec des bottes, on ne peut pas." "J'essaie d'aller au boulot, mais pas moyen, déplore un autre riverain. À Blendecques c'est fermé, à Arques c'est fermé, la rocade est fermée, donc pas moyen de récupérer l'autoroute. Je suis resté chez moi hier, j'étais en télétravail. Là, j'essaye d'aller au boulot, mais il n'y a aucun accès."

Deux ministres sur place

Et c'est le même scénario plus à l'Est, sur la rivière Lys, où le niveau a un petit peu baissé en amont. Mais en aval, l'eau est encore retenue par des sols saturés. Plusieurs communes dans le Pas-de-Calais, mais aussi dans le Nord dorénavant, sont inondées jeudi matin et n'en voient toujours pas le bout.

Deux membres du gouvernement, le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu et le porte-parole Olivier Véran, se rendent dans le Pas-de-Calais jeudi. Une visite très attendue, à la fois par les habitants et par les élus. Ils seront d'abord à Arques, une des villes les plus sinistrées du Pas-de-Calais, puis à Thérouanne et dans le secteur de Montreuil-sur-Mer où, là aussi, l'eau est montée encore très sensiblement dans la nuit et où les quartiers inondés en novembre et décembre le sont encore.

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