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Orages : "Il faut maintenir la culture du risque"

Alix Roumagnac, président de la société Prédict, la filiale risque de Météo France, était l'invité de franceinfo, mercredi 6 juin 2018.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Un orage se prépare dans la campagne lyonnaise, le 5 juillet 2006. (JEAN-PHILIPPE KSIAZEK / AFP)

Les orages sans fin frappent le pays depuis plus de deux semaines : quasiment aucun département n'a été épargné. Parmi les zones les plus touchées par les inondations : le Haut-Rhin, la Haute-Vienne et l'Eure. Pourtant, chaque nouvel épisode semble prendre une partie des habitants par surprise.

Pour Alix Roumagnac, président de la société Prédict (filiale risque de Météo France) qui aiguille les municipalités pendant ce genre de phénomènes météo, "il faut maintenir [la] mémoire et [la] culture du risque".

franceinfo : Dans certains villages, on a vu des montées de boue ou d'eau subites. C'est impossible à anticiper ?

Non, ce n'est pas impossible. Les temps de réactions, en revanche, sont très courts. Les modèles de météo permettent de prévoir les zones impactées et ensuite il faut suivre sur écran radar, minute après minute, leur localisation et pouvoir anticiper les messages. Surtout, il faut avoir préparé les plans d'action avant. Il faut que les mairies aient préparé les plans communaux de sauvegarde pour identifier les zones qui vont être impactées de manière à mettre en place les bonnes procédures et les bonnes attitudes, à savoir évacuations, fermetures de routes, etc.

Mais ce n'est pas le cas dans toutes les communes de France, surtout les plus petites ?

La chose progresse bien. Nous, à travers des partenariats avec le monde de l'assurance, on fait un suivi sur plus de 30 000 communes et on aide ces communes à préparer ces plans d'action. On envoie des messages sous forme de SMS, de notifications sur des applications, d'appels téléphoniques quand ça devient dangereux, sur un certain nombre de zones. Cela dépend des municipalités. La grande majorité des municipalités en France, aujourd'hui, ont préparé ces plans d'action et peuvent activer des choses.

Un habitant sur quatre est exposé au risque d'inondation en France. Comment adapter notre façon de vivre ?

Cela fait dix ans qu'on voit progresser la situation. Nous travaillons avec toutes les communes, mais aussi avec des assurés particuliers. Cela évolue positivement. Le bilan de ces six semaines qui est, sur le plan humain, relativement léger, nous permet de dire qu'on se rend compte que cette culture du risque, notamment grâce aux médias, progresse bien. C'est l'axe pour les années à venir parce que, malheureusement, avec de plus en plus d'urbanisation, beaucoup d'habitants sont en zones inondables... et avec les évolutions climatiques, on a de plus en plus d'évènements. La seule façon de réagir, c'est en adoptant les bonnes habitudes.

Après chaque évènement, on a le sentiment que la mémoire est courte.

On a aussi beaucoup de mouvements de population. Beaucoup de gens sont des primo-arrivants, qui ne connaissent pas forcément et qui n'ont pas forcément la mémoire de ces évènements. Il faut travailler sur ces sujets-là, maintenir cette mémoire et cette culture du risque.

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