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Inondations : les dessous de l'évacuation de la prison de Saran, dans le Loiret

Le transfert a commencé mardi et se poursuit mercredi 1er juin. La direction de l'administration pénitentiaire raconte à francetv info comment se déroule cette opération, "d'une ampleur rare".

Article rédigé par Violaine Jaussent
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Les pompiers interviennent au centre pénitentiaire de Saran (Loiret), inondé en partie, le 31 mai 2016. (GUILLAUME SOUVANT / AFP)

Pas de détenus les pieds dans l'eau, mais des coupures de chauffage et d'électricité dans les cellules. Une partie de la prison de Saran est touchée par les inondations, depuis lundi 30 mai. Le département dans lequel il se situe, le Loiret, est placé en vigilance rouge depuis mardi midi.

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Ce centre pénitentiaire comprend un centre de détention, une maison d'arrêt pour femmes et une maison d'arrêt pour hommes, composée de deux bâtiments, où se trouvent des prévenus et des hommes condamnés à de courtes peines. Ce sont ces bâtisses qui sont concernées par les intempéries, dont une directement.

"Lundi, le bâtiment 2 de la maison d'arrêt pour hommes a subi une inondation dans le sous-sol, où se trouve le local technique, ce qui a engendré des coupures d'électricité et de chauffage, relate à francetv info la direction de l'administration pénitentiaire. Il ne s'agit pas d'une situation chaotique avec 1m80 d'eau dans les cellules comme j'ai pu le lire. Au rez-de-chaussée, il y a seulement un peu d'eau par terre ."

"On ne peut pas évacuer une prison en catastrophe"

Dans la journée de lundi, les détenus du bâtiment 2 sont transférés dans le bâtiment 1. Celui-ci est ensuite inondé, "mais pas dans les mêmes proportions", puisque les détenus ont encore "l'électricité et la télé", selon la direction de l'administration pénitentiaire. Le bâtiment 1 se retrouve en surpopulation carcérale. Décision est alors prise de transférer les détenus dans d'autres établissements. D'autant plus que la météo ne devrait pas s'améliorer avant vendredi.

"Une centaine de transferts, soit la moitié, a eu lieu [mardi]. On n'a pas pu tout faire, car certaines routes étaient impraticables. Il faut que les conditions de sécurité soient réunies, on ne peut pas faire cela à la légère, souligne la direction de l'administration pénitentiaire. On ne peut pas évacuer une prison en catastrophe, ce n'est pas comme une école ou un hôpital."

"Si tout va bien les transferts seront terminés mercredi"

Face à "cette opération d'une ampleur rare", l'administration pénitentiaire a mis en place une cellule spéciale. Les équipes régionales d'intervention, "l'élite" de l'administration, sont intervenues "en soutien" du personnel pour assurer les transferts, via les bus ou les camionnettes.

On ne peut pas faire n'importe quoi. Les détenus ont des profils très différents, certains ne peuvent pas cohabiter... Il faut réfléchir au cas par cas. On décide de les transférer dans telle ou telle maison d'arrêt en fonction de leurs attaches familiales, de leur situation carcérale et de leur procès, s'il est en cours ou à venir.

La direction de l'administration pénitentiaire

à francetv info

"On a dû faire un vrai travail auprès des détenus. Il a fallu prendre le temps de leur expliquer la situation, leur permettre de récupérer leurs dossiers personnels... Heureusement, il n'y a pas de problème pour l'instant. Si tout va bien les transferts seront terminés dans la journée [de mercredi]. Mais cela dépend de l'état des routes et du trafic...", ajoute la direction de l'administration pénitentiaire.

Une situation temporaire

Les détenus sont transférés à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme) par exemple, ou Villenauxe-la-Grande (Aube). La situation est temporaire : ils reviendront à Saran une fois les bâtiments remis en état. Il faudra à nouveau les transférer. "Ce sera plus facile, car on sait d'où ils viennent et surtout où ils vont", précise la direction de l'administration pénitentiaire. Mais pour l'instant, impossible de savoir quand sera organisé leur retour. 

Les bâtiments doivent être examinés pour comprendre ce qui n'a pas fonctionné. Car le centre pénitentiaire est neuf : il a été ouvert il y a deux ans à peine, comme le rappelle France Bleu. La direction de l'administration pénitentiaire ne peut préciser s'il a été construit en zone inondable. "On va voir. On se demande également si le système de pompage a fonctionné. On ne sait pas. Et ce n'est pas le sujet du moment." L'urgence de la situation prime sur le reste.

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