Inondations dans le Bas-Rhin : l'agriculture fait les frais de l'"imperméabilisation des sols", d'après la FDSEA, qui parle de "pertes colossales"
"Aujourd'hui l'agriculture fait les frais de cette imperméabilisation des sols", déclare mardi 21 mai sur franceinfo Franck Sander, président de la FDSEA du Bas-Rhin, après les fortes crues de ce week-end, qui ont causé des "pertes colossales" dans les cultures du département.
L'agriculteur déplore le fait que "les cours d'eau, les petits fossés ne sont plus entretenus", en raison de choix budgétaires "des communautés de communes ou des mairies". Et il dénonce également l'artificialisation et l'imperméabilisation de "400 à 600 hectares par an depuis les trente dernières années" dans le Bas-Rhin.
Les blés "vont noircir"
En conséquence, "à chaque fois qu'il pleut un tout petit peu, les cours d'eau montent très vite, puisque [cette eau qui ruisselle] sur ces routes bitumées et sur les toitures, rentre dans les champs", explique-t-il. Actuellement, "le Rhin est bas", d'après lui il n'y a donc "pas de raison que ces cours d'eau qui se jettent dans le Rhin n'évacuent pas plus rapidement".
Le syndicaliste souhaite des "lois", pour "obliger à entretenir" les fossés et les ruisseaux, et pour "par exemple augmenter la taille du fossé" lorsqu'un projet conduit à une artificialisation des sols. "On demande que l'eau se retire le plus rapidement possible", insiste-t-il.
Franck Sander rappelle que tous les champs au nord de Strasbourg sont sous l'eau, que "toutes les prairies sont impropres à la consommation pour le bétail". Par ailleurs, il prévoit que les blés "vont noircir", puisqu'ils "ont les pieds sous l'eau, et pourrissent généralement au bout de trois jours". Les cultures comme "la betterave, le tournesol ou le maïs" sont aussi concernées. Il craint de nouvelles pluies et de ne pas pouvoir ressemer par la suite. Des "milliers d'hectares" sont touchés dans le département et "la perte économique est considérable", dit-il.
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