: Vidéo Inondations dans l'Aude : "Pendant deux mois, je n'ai pas été capable de regarder les photos du sinistre"
Certaines communes de l'Aude ont été particulièrement touchées par les inondations d'octobre 2018. Comme Saint-Hilaire, un village submergé par les flots, où deux tiers des habitants ont dû quitter leur maison. Après la catastrophe, les sinistrés doivent panser leurs plaies... Extrait d'un reportage de "Pièces à conviction".
Le 15 octobre 2018, l'Aude subit les pires inondations de son histoire, avec un bilan humain très lourd : 15 morts, 70 blessés, et 27 000 sinistrés dans 204 communes. Maisons dévastées, routes éventrées, vignobles ravagés, entreprises en ruine, infrastructures publiques détruites… après les inondations, dans certains bourgs, tout est à reconstruire. Pendant quatre mois, "Pièces à conviction" a suivi au quotidien les citoyens touchés.
Serge Martinez habite à Saint-Hilaire. Ici, la rivière Le Lauquet a tout emporté sur son passage, la petite commune a été submergée par une vague de 12 mètres de haut. "Ça s'est passé très vite, raconte Serge Martinez. Je suis sorti, mon épouse m'a suivi. Je suis rentré dans l'eau et la seule chose que j'ai entendu, c'est 'Ne fais pas d'imprudence' ! Elle est rentrée et l'eau est rentrée dans la maison derrière elle…"
Un choc psychologique
Comme deux tiers des habitants de Saint-Hilaire, la famille Martinez a dû quitter son logis pour s'installer provisoirement dans une autre maison du village, qu'elle exploitait comme gîte. Aujourd'hui, l'assurance lui demande de dresser une liste précise de tout ce qui a été perdu.
Psychologiquement perturbé, Serge Martinez a eu du mal à s'y mettre. "Je me suis décoincé il y a une semaine, au moment où je suis allé chez le médecin, où j'ai pris des traitements pour dormir. Je suis sous antidépresseurs pour six mois. Ça va mieux quand on dort… Mais pendant deux mois, je n'ai pas été capable de regarder les photos du sinistre, les photos de la maison…"
"Chaque ligne dans le tableau Excel est une petite victoire"
Rien n'est gagné pour les Martinez : avant de rembourser quoi que ce soit, l'assurance exige des preuves. Pour chaque objet, il faut enquêter. "Quand on a l'objet, on fait la photo. Quand on ne l'a pas, il n'y aura pas de photo… explique Serge Martinez. Par exemple, j'ai deux glacières. J'ai regardé les photos de la maison post-inondation, des photos faites dans les deux heures qui ont suivi. En cherchant bien, j'ai fini par les trouver… Chaque ligne dans le tableau Excel, chaque diapo est une petite victoire."
Extrait de "Inondations dans l'Aude : la difficile reconstruction", un reportage de "Pièces à conviction" diffusé le 6 mars 2019.
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