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"J'ai du mal à dégager mon regard des informations" : la communauté antillaise de Paris, entre inquiétude et impuissance face à l'ouragan Irma

La communauté antillaise installée en métropole suit les informations heure par heure, par téléphone ou par internet. 

Article rédigé par franceinfo - Guillaume Farriol
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Des maisons inondées après le passage de l'ouragan Irma à Gustavia à Saint-Barthélemy, le 7 septembre 2017. (KEVIN BARRALLON / FACEBOOK)

Le passage de l'ouragan Irma, mercredi 6 septembre, à Saint-Barthélemy et Saint-Martin, a fait huit morts et 23 blessés, selon un dernier bilan annoncé, jeudi matin, par la sécurité civile. L'ampleur des dégâts matériels n'est pas entièrement connue, la zone d'accès reste difficile, mais plusieurs images montrent des bâtiments détruits ou très endommagés et des quartiers totalement inondés. 

Cette catastrophe naturelle touche les Antilles et, forcément, la communauté antillaise installée en métropole. 

Dans un restaurant antillais à Paris, l'ouragan Irma est au centre des conversations : le reportage de Guillaume Farriol

Mercredi soir, dans un restaurant parisien fréquenté par la communauté antillaise, "l'ouragan Irma" est le seul sujet de conversation. La majorité des clients a tout de même réussi à joindre les proches restés aux Antilles lors du passage de l'ouragan. C'est le cas d'Angélique, dont les beaux-parents vivent en Guadeloupe. "On leur envoie des messages, on s'appelle. C'est passé et il n'y a pas eu de gros dégâts là où ils étaient. On attend la suite. Il n'y a pas le choix."

C'est la nature et, comme on dit là-bas, si Dieu veut...

Angélique, dont les beaux-parents vivent en Guadeloupe

à franceinfo

Assise juste à côté, Brigitte est beaucoup moins rassurée et ne lâche pas son téléphone portable. "Là, je viens d'avoir une amie qui m'a donné de ses nouvelles, indique-t-elle. Je dois appeler mes parents aussi parce que tout à l'heure je n'ai pas réussi à les avoir. Et je viens d'appeler un collègue guadeloupéen pour avoir des nouvelles de sa maman qui habite à la campagne et qui a été affectée."

Regarder en boucle les informations

Entre deux appels, cette Martiniquaise fait un tour sur internet pour regarder les images apocalyptiques relayées par les réseaux sociaux. Difficile pour elle de penser à autre chose : "J'ai du mal à dégager mon regard des informations depuis hier, confie Brigitte. Avec le décalage horaire, on a six heures de plus ici, ça fait se coucher assez tard pour avoir des nouvelles."

Au moins, internet permet d'avoir un petit lien avec là-bas même si c'est modeste.

Brigitte, Martiniquaise à Paris

à franceinfo

Autour de la table, parents, grands-parents, enfants, neveux, tous partagent un sentiment d'impuissance. Comment aider la population antillaise depuis Paris ? Jimmy ne compte pas rester les bras croisés. Il veut réunir du matériel pour l'envoyer sur place. "J'ai appelé plein d'amis et on va faire des réunions pour savoir ce dont les gens ont besoin exactement", raconte-t-il.

Peut-être qu'ils ont besoin de marteaux, de clous, de choses pour reconstruire... Parce qu'il faut reconstruire très vite, il ne faut surtout pas que ça traîne !

Jimmy, Antillais à Paris

à franceinfo

Ces Antillais s'inquiètent déjà de l'après-ouragan, des stigmates qu'il laissera derrière lui et des conséquences qu'il pourrait avoir sur l'économie de leur terre natale.

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