Le changement climatique a exacerbé les pluies et vents de l'ouragan Hélène, selon une étude scientifique

Les vents étaient 11% plus forts à cause du changement climatique. "Nous assisterons à d'autres phénomènes de ce type à mesure que la planète continuera à se réchauffer", préviennent les auteurs.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Des maisons entièrement détruites après le passage de l'ouragan Hélène en Caroline du Nord (Etats-Unis), le 2 octobre 2024. (ALLISON JOYCE / AFP)

Plus de 230 morts, des vents à 225 km/h... Fin septembre, ce n'est pas l'ouragan Milton mais Hélène qui balayait déjà le sud-ouest des Etats-Unis. Dans une étude publiée mercredi 9 octobre (lien en anglais), un réseau scientifique de référence a calculé que celui-ci a été intensifié d'environ 10% par le changement climatique. 

Si ce chiffre de 10% "peut paraître relativement bas, il est très important de souligner (...) qu'un petit changement en termes de danger peut vraiment conduire à un gros changement en termes d'impact et de dégâts", a souligné Friederike Otto, à la tête du réseau World Weather Attribution (WWA). Ces travaux montrent également que les énergies fossiles, principales responsables du réchauffement de la planète, ont rendu des ouragans comme Hélène 2,5 fois plus probables dans cette région. Autrement dit, au lieu d'être attendus tous les 130 ans, ils sont désormais susceptibles de se produire tous les 53 ans en moyenne.

Hélène "était si puissant" que perdre cette énergie a pris du temps. Or, l'ouragan "se déplaçait vite (...) donc il a pu s'enfoncer rapidement dans les terres", a expliqué Bernadette Woods Placky, météorologue chez l'ONG Climate Central.

Des vents 11% plus forts à cause du changement climatique

Pour étudier Hélène, les scientifiques se sont concentrés sur trois aspects distincts : les précipitations, les vents et la température de l'eau dans le Golfe du Mexique qui est un facteur clé dans sa formation. "Tous les aspects de cet événement ont été amplifiés par le changement climatique à des degrés divers, a déclaré lors d'une conférence de presse Ben Clarke, co-auteur de l'étude et chercheur à l'Imperial College de Londres. Et nous assisterons à d'autres phénomènes de ce type à mesure que la planète continuera à se réchauffer".

Les auteurs de l'étude se sont appuyés sur trois méthodes pour étudier les trois aspects choisis. Pour les pluies, ils ont utilisé une approche s'appuyant à la fois sur des observations et des modèles climatiques, en différenciant deux régions : les montagnes des Appalaches dans les terres, et les zones côtières notamment en Floride.

Pour les vents, particulièrement difficiles à étudier pour des événements si brefs, l'approche choisie utilise les données d'ouragans depuis 1900. Résultat : les vents d'Hélène étaient 11% plus forts (soit de 21 km/h) à cause du changement climatique, conclut l'étude. 

Enfin, les chercheurs se sont penchés sur la température de l'eau dans le golfe du Mexique, où Hélène s'est formé, qui était d'environ 2°C au-dessus de la normale. Cette température record a été rendue 200 à 500 fois plus probable par le changement climatique, selon eux. Or, les océans plus chauds libèrent davantage de vapeur d'eau, ce qui fournit de l'énergie supplémentaire aux tempêtes. "Si les humains continuent à brûler des combustibles fossiles, les Etats-Unis seront confrontés à des ouragans encore plus destructeurs", a averti Ben Clarke.


Depuis le XIXe siècle, la température moyenne de la Terre s'est réchauffée de 1,1°C. Les scientifiques ont établi avec certitude que cette hausse est due aux activités humaines, consommatrices d'énergies fossiles (charbon, pétrole et gaz). Ce réchauffement, inédit par sa rapidité, menace l'avenir de nos sociétés et la biodiversité. Mais des solutions – énergies renouvelables, sobriété, diminution de la consommation de viande – existent. Découvrez nos réponses à vos questions sur la crise climatique.

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