: Vidéo Taranis, un satellite chasseur d'orages perdu dans l'espace
Ce satellite devait permettre d'étudier de nombreux phénomènes atmosphériques liés aux orages. Mais une avarie de la fusée européenne Vega après le lancement a provoqué l'arrêt brutal de cette mission prometteuse.
Les orages garderont leurs secrets encore un moment. Le satellite français Taranis, qui avait pour mission d'observer les orages en haute atmosphère, a été perdu lors de son lancement dans la nuit du 16 au 17 novembre. Quelques heures avant cet incident, le responsable scientifique de la mission, Jean-Louis Pinçon, détaillait à franceinfo les principaux objectifs de cet instrument prometteur.
Assemblé à Toulouse, ce petit satellite, pesant 180 kilos pour un mètre cube de volume, était bardé de capteurs afin d'observer certains phénomènes "produits par les orages, mais au-dessus de la couche nuageuse, (...) et qui sont encore très mal compris par les scientifiques", expliquait Jean-Louis Pinçon, qui avait travaillé pendant plus de dix ans sur ce projet.
Ces phénomènes sont souvent impressionnants, comme les "elfes", ces "anneaux en expansion, très rapides", ou encore les éclairs inversés, décrits comme "gigantesques" par le chercheur. S'il avait pu atteindre son orbite, à environ 700 kilomètres de la Terre, le satellite Taranis aurait permis de livrer de précieuses informations sur la "face cachée des orages", et la façon dont se forment ces événements spectaculaires.
Des équipes "dévastées" par la perte du satellite
Impossible pour l'heure de savoir ce qui a provoqué l'échec du lancement. D'après le Centre national d'études spatiales (Cnes), le lanceur européen Vega, qui transportait Taranis ainsi qu'un autre satellite, a dévié de sa trajectoire huit minutes après son décollage depuis la base de Kourou (Guyane), avant de disparaître dans l'atmosphère. Les données du vol étaient toujours en cours d'analyses mardi 17 novembre.
Contacté par franceinfo au lendemain de cet incident, Jean-Louis Pinçon s'est dit "sous le choc". "Nous sommes tous dévastés par la perte de Taranis", a-t-il indiqué, ajoutant que la poursuite de cette mission scientifique "prendra nécessairement du temps et est extrêmement incertaine". Pour sa part, le Cnes a déclaré dans un communiqué que ses équipes allaient "immédiatement se remettre au travail pour analyser, comprendre et corriger les causes de cette défaillance afin de repartir en vol dans les meilleurs délais."
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