"C'est de plus en plus dramatique" : en Savoie, la course de ski alpinisme Pierra Menta confrontée aux conséquences du changement climatique

Durant quatre jours à partir de mercredi, des athlètes vont s'affronter au cœur du massif du Beaufortain, en Savoie. Et cette année encore, les organisateurs ont dû s'adapter face au manque de neige.
Article rédigé par Jérôme Val
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
Les skieurs sont parfois obligés de porter leurs skis à cause du manque de neige, comme ici dans le massif Beaufortain de la Pierra Menta, en mars 2023. (GEOFFREY BIRE / HANS LUCAS)

Des cimes enneigées, des pistes à dévaler et le lever du soleil au-dessus des sommets : c'est la carte postale traditionnelle de la Pierra Menta, la plus célèbre des courses de ski alpinisme au monde. Ce sport, qui est la version compétitive du ski de randonnée, va devenir discipline olympique à partir de 2026. D'ici là, plus de 200 équipes vont prendre le départ de la 38e édition de la Pierra Menta, au cœur du massif du Beaufortain, en Savoie, mercredi 13 mars.

Mais comme beaucoup d'autres activités d'hiver en montagne, le ski alpinisme est confronté aux conséquences du changement climatique, avec moins de neige en basse altitude. Cette année, le manque de neige est tel que les organisateurs ont dû revoir leur plan et installer les aires de départ et d'arrivée plus haut en altitude qu'habituellement. L'an passé déjà, les concurrents avaient rallié l'arrivée d'une étape à pied, sur de la paille, car la neige avait disparu.

"D'année en année, c'est de plus en plus dramatique, regrette Emily Harrop, tenante du titre. J'ai l'impression qu'on dit ça tous les ans mais là, le manque de neige en bas est assez significatif. On part les skis sur le sac parfois quand on veut aller en montagne et des compétitions doivent être annulées par manque de neige."

Une pratique plus risquée

L'athlète de 26 ans mesure l'ampleur des dégâts autour de chez elle, en Savoie. Si la neige se raréfie, la pratique du ski alpinisme devient plus risquée, s'inquiète-t-elle. "Le changement de température fait que c'est beaucoup moins stable. Les cailloux ressortent un peu plus et si on tombe, les rochers ne sont jamais loin, souligne-t-elle. On est confrontés à des conditions qu'on ne connaît pas encore très bien."

Emily Harrop ressent beaucoup de tristesse à la vue de ces paysages sans leur manteau blanc mais elle veut l'oublier sur cette Pierra Menta, qui est une course à part : quatre jours de compétition, avec 10 000 mètres de dénivelé. Et au sommet, la neige, qui, pour l'instant, tient.

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