Le ski alpinisme, qu'est-ce que c'est ? Thibault Anselmet, deuxième mondial, vous explique sa discipline
Le ski alpinisme sera présent comme discipline démonstrative aux Jeux olympiques de Milan-Cortina, en 2026.
Du dénivelé à en perdre la raison. Si vous voyez le ski alpinisme comme du ski de randonnée, gardez-en l'idée, mais ajoutez-y de l'intensité, des formats de courses divers et... des champions français. Les skieurs de l'Hexagone sont de redoutables concurrents sur le circuit Coupe du monde.
À l'occasion des finales de coupe du monde à Flaine (Haute-Savoie), qui seront diffusées sur le site et l'application francetvsport les 6 et 9 avril, franceinfo: sport vous présente les spécificités d'un sport en pleine ascension.
Thibault Anselmet n'a que 24 ans mais est déjà l'une des têtes du circuit. Décrit comme la relève du ski alpinisme français, comme l'homme qui allait renverser l'hégémonie italienne sur la discipline, l'athlète de Bonneval-sur-Arc dévoile avec passion sa discipline de coeur et de corps.
Le ski alpinisme, qu'est-ce que c'est ?
"On pourrait dire que c'est du ski de randonnée, finalement", débute sobrement Thibault Anselmet quand on lui demande de décrire sa discipline. Et plus simplement, retournons aux origines du ski, quelques dizaines d'années en arrière : "Le ski de randonnée est le premier ski a être apparu. Au tout début du ski, ils mettaient des peaux d'animaux sur leurs skis pour grimper", poursuit-il.
Il est appelé ski alpinisme car c'est la version professionnelle du ski de randonnée. "Disons que quand tu fais du ski de randonnée, tu fais des sorties en mode facile. Là, on se retrouve parfois avec les skis sur le sac en montagne sur des parcours plutôt techniques."
Trois formats de courses
Sur le circuit Coupe du monde, trois formats prévalent : l'individuel, la vertical race et le sprint. Thibault Anselmet, deuxième au classement général l'hiver dernier et cet hiver, en dévoile les contours : "L'individuel est l'épreuve reine. C'est la toute première course qu'il y a eu en Coupe du monde. C'est tout simple, ce sont des montées et descentes avec un dénivelé positif entre 1 500 et 2 000 mètres, soit entre une heure et demie et deux heures d'effort. Il faut être bon technicien avec des montées en conversion, bon skieur et parfois on se retrouve avec les skis sur le sac dans les parties raides."
Puis il y a la vertical race qui, dans sa traduction ne peut être plus claire : course verticale. L'athlète de l'équipe de France militaire précise : "C'est une montée simple, sur piste, avec entre 600 et 800 mètres de dénivelé positif. Pour cela, nous avons les skis au pied mais pas de sac à dos."
Enfin, la dernière épreuve est sans doute la plus spectaculaire : le sprint. Les compétitions se déroulent sous le même format qu'en ski de fond avec des qualifications, des quarts, des demies et la finale. "Il y a d'abord une montée raide à skis, puis on les met sur le sac pendant une seconde partie. Enfin, on remet les skis de nouveau et on descend sur une piste de slalom géant ou un boardercross."
Mais il existe une autre épreuve, le relais mixte, qui sera présente aux Jeux olympiques de Milan-Cortina, en 2026. Thibault Anselmet est, avec Emily Harrop, champion d'Europe de cette toute nouvelle discipline. "Chacun fait deux tours de la taille d'un sprint à peu près et on est sur 15 minutes d'effort par athlète en moyenne", précise le champion.
Voir cette publication sur Instagram
Les spécificités du matériel
Le ski alpinisme est un sport qui se court dans l'univers dangereux de la montagne, sur des crêtes et des cimes, ce qui nécessite des mesures de sécurité pour les athlètes. "Nous avons du matériel pour les avalanches avec un DVA (détecteur de victimes d'avalanche), une pelle et une sonde, débute Thibault Anselmet. Nous évoluons avec un casque aussi, évidemment. Dans notre sac, nous avons aussi des coupe-vents pour le haut et le bas du corps ainsi qu'une couverture de survie et un sifflet en cas de problème."
Le matériel est donc de pointe : "Nous sommes la Formule 1 du ski de randonnée", image Anselmet. Il précise sur des aspects techniques : "C'est un matériel qui fonctionne de la même façon mais qui est plus léger. Tout ce qui se développe, c'est pour alléger et solidifier les skis". Les spatules, d'ailleurs, sont différentes de celles que connaît tout un chacun : "Les skis sont plus fins, nous avons des chaussures qui sont entièrement en carbone et la peau que nous utilisons est du mohair (chèvre)".
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.