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Le secteur aérien britannique promet la neutralité carbone pour 2050

Cet engagement est porté par l'organisation Sustainable Aviation, qui regroupe notamment l'aéroport londonien d'Heathrow, les compagnies aériennes British Airways et EasyJet, les constructeurs Airbus et Boeing ou encore le motoriste Rolls-Royce.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Un Boeing 747-400 de la compagnie British Airways à l'approche de l'aéroport JFK de New York, aux Etats-Unis, le 23 janvier 2020. (NICOLAS ECONOMOU / NURPHOTO / AFP)

Des projets d'avions moins polluants et des mécanismes de compensation controversés. Le secteur aérien britannique a promis, mardi 4 février, d'atteindre la neutralité carbone d'ici à 2050. Cet engagement à réduire les émissions de carbone est porté par l'organisation Sustainable Aviation, qui regroupe notamment l'aéroport londonien d'Heathrow, les compagnies aériennes British Airways et EasyJet, les constructeurs Airbus et Boeing, ou encore le motoriste Rolls-Royce.

Ces groupes assurent pouvoir respecter l'objectif, qui est également celui fixé par le Royaume-Uni pour l'ensemble du pays, malgré une croissance de 70% du trafic aérien attendue d'ici à 2050. Le secteur veut miser sur des avions et moteurs plus efficaces et moins gourmands en énergie, ou encore des carburants qui utilisent moins de pétrole. Les industriels réfléchissent également à des projets d'avions électriques, comme EasyJet qui travaille sur le sujet avec la société américaine Wright Electric. Un moteur est en développement pour équiper un avion de 186 places, avec l'espoir de faire de premiers essais de vols en 2023.

"La compensation carbone est simplement une excuse"

En outre, la baisse des émissions passera par la "compensation carbone", qui représentera à elle seule le tiers des réductions prévues, souligne Sustainable Aviation. Ce mécanisme, très décrié par les ONG qui estiment qu'il s'agit de "greenwashing", consiste à soutenir des projets verts, notamment dans la reforestation ou les énergies renouvelables, et de compenser ainsi les émissions de CO2.

De son côté, l'association ADS, qui représente la filière aéronautique britannique, a souligné que "le changement climatique est un défi mondial", suggérant que des initiatives à l'échelle d'un pays ne suffiront pas. "La grande majorité de la croissance dans l'avion et du nombre de passagers prévue dans les 50 prochaines années viendra en fait dans des régions en dehors de l'Europe et du Royaume-Uni", a souligné son directeur général Paul Everitt, interrogé sur la radio BBC 5.

Greenpeace a accueilli avec beaucoup de scepticisme les promesses du secteur, qualifiant la stratégie de "chimère". "La compensation carbone est simplement une excuse pour continuer comme si de rien n'était, en faisant porter la responsabilité sur d'autres", estime John Sauven, directeur général de l'ONG pour le Royaume-Uni. Selon lui, le seul moyen de réduire les émissions est de maîtriser la demande en taxant les voyageurs qui prennent souvent l'avion. "Mais le secteur ne veut pas l'envisager", regrette-t-il.

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