Cet article date de plus de sept ans.

Colombie : ce que l'on sait de la coulée de boue qui a fait 254 morts

Deux jours après la catastrophe, les sauveteurs cherchent toujours d'éventuels survivants.

Article rédigé par franceinfo
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Vue aérienne de la ville colombienne de Mocoa, dévastée par une coulée de boue, le 1er avril 2017.  (CESAR CARRION / PRESIDENCIA COLOMBIA / AFP)

La Colombie a connu l'une des pires catastrophes naturelles de son histoire. Deux jours après la coulée de boue qui a englouti la ville de Mocoa, dans le sud du pays, les sauveteurs cherchent toujours d'éventuels survivants, lundi 3 mars. Le dernier bilan, communiqué par le président colombien sur Twitter (en espagnol), fait état de 254 morts. La majorité des quartiers touchés sont très pauvres et une grande partie des 40 000 habitants de la ville dévastée se retrouvent sans logements ni électricité. Franceinfo fait le point sur cette tragédie.

Quel est le bilan ? 

Le bilan a triplé en deux jours. Il est désormais d'au moins 254 morts, a annoncé le président colombien, Juan Manuel Santos, lundi 3 avril. 

Au moins "43 sont des enfants. Nos prières les accompagnent. Nos condoléances vont à leurs familles", a-t-il précisé lors d'une allocution télévisée. Le chef de l'Etat n'a pas donné de précision sur l'évolution du nombre de blessés. Samedi, l'armée évoquait 400 personnes blessées et 200 disparus.

Y a-t-il encore des chances de retrouver des survivants ?

La confusion règne autour du nombre de disparus. Une première estimation évoquait 200 personnes, samedi, mais ce chiffre n'a pas été confirmé par les autorités depuis. Les sauveteurs continuent, quant à eux, de passer au peigne fin le parcours de la coulée de boue. "Les recherches continuent pour trouver des survivants", a déclaré dimanche un des porte-parole de la Croix-Rouge colombienne. Et d'ajouter : "Nous sommes encore dans les 72 heures suivant un tel désastre", au cours desquelles il y a encore un espoir de sauver des rescapés.

De nombreux habitants continuent aussi de chercher leurs proches par leurs propres moyens. C'est le cas de Marta Gomez, 38 ans, qui raconte son cauchemar à l'AFP : "J'ai cherché ma nièce, mais je ne l'ai pas trouvée. J'ai creusé, creusé jusqu'à ce que je tombe sur la main d'un bébé. C'était horrible. La boue l'a emportée, je ne la reverrai jamais." L'identification des corps qui ont été transférés à l'hôpital de Mocoa est toujours en cours.

A quoi est due cette coulée de boue ?

La région de Mocoa a fait face à de très fortes précipitations. En une nuit, il est tombé l'équivalent de 10 jours de pluie sur la ville. Ces pluies diluviennes ont provoqué le débordement des trois rivières – Mocoa, Mulato et Sangoyaco – qui surplombent la ville.

Le président colombien a affirmé que cette catastrophe était liée au changement climatique. Le phénomène El Niño pousse en effet des courants océaniques chauds de l'Australie vers l'Amérique du Sud et provoque, sur ce continent, des événements météorologiques intenses. Ces derniers jours, des inondations meurtrières ont frappé le Pérou et des feux favorisés par la sécheresse ont détruit une partie de la forêt chilienne.

Aurait-elle pu être évitée ?

Selon plusieurs rescapés, interrogés par la l'AFP à Mocoa, la tragédie était prévisible. "Il y a un documentaire qui dit que cette zone était à risque", explique un jeune homme de 22 ans. Même son de cloche du côté de Wilson Chilito, 22 ans lui aussi, qui affirme que le risque a été pris "à la légère" pendant un an et demi. 

La faute à l'emplacement de la ville ? Selon José Antonio Castro, le maire, la menace pèse toujours sur Mocoa. "Environ dix rivières coulent à proximité de la localité et cela signifie qu'une ville ne devrait pas se trouver à cet endroit", a-t-il déclaré au quotidien El Espectador (en espagnol).

Une grande partie des 40 000 habitants sont des déplacés dus au conflit armé entre l'Etat colombien et les guérillas. 

Consultez lamétéo
avec
voir les prévisions

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.