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Changement climatique : "L'avenir est encore très largement entre nos mains", affirme un ancien expert du GIEC

Alors que l'Allemagne et la Belgique viennent de subir des inondations catastrophiques provoquant la mort de plus de 150 personnes, le climatologue Jean-Pascal van Ypersele souligne la responsabilité de nos comportements dans la survenue de ces phénomènes climatiques extrêmes. 

Article rédigé par franceinfo
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Publié Mis à jour
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Un quartier de la ville d'Erftstadt-Blessem, près de Cologne (Allemagne) le 16 juillet 2021. Les inondations ont fait plus de 130 morts dans le pays (HANDOUT / BEZIRKSREGIERUNG KOLN)

Jean-Pascal van Ypersele, professeur de climatologie à l’Université de Louvain, ancien vice-président du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), a affirmé ce samedi sur franceinfo que "l'avenir" de la planète "est encore très largement entre nos mains. Il ne faut pas désespérer".

Le plan Climat de l'Union européenne est "encore insuffisant", selon lui, pour changer le cours des choses surtout si "d''autres grands pays pollueurs" comme "les États-Unis, la Chine, par exemple, ne vont pas résolument dans la même direction le plus vite possible".

franceinfo : Les événements en Europe sont la conséquence directe du changement climatique ?

Jean-Pascal van Ypersele : Ce serait imprudent de dire que c'est la cause directe, mais il n'y a plus de phénomènes climatiques extrêmes comme ceux que nous voyons maintenant qui ne soient pas influencés d'une manière ou d'une autre par le fait que nous avons bouleversé la composition de l'atmosphère. En 2021, on a passé la barre des 50% d'augmentation de la concentration en CO2 au-dessus du niveau préindustriel. Cela ne peut pas ne pas avoir de conséquences sur des événements comme ceux que nous voyons maintenant. Ce sont des événements qui se passaient avant, mais pas avec la même intensité. Et ils risquent de se passer malheureusement de plus en plus souvent. Le GIEC avait déjà mis en garde le monde il y a 30 ans…

Il y a une phrase qui est quand même extraordinaire quand on la lit aujourd'hui, trente ans plus tard : "L'effet de serre accentuera les épisodes de pluies extrêmement abondantes et les inondations peuvent donc représenter une menace encore plus grande lorsque la planète se réchauffe". Le GIEC l'écrivait il y a trente ans déjà. Est-ce que l'on peut encore agir pour sauver la planète ou réduire les effets de ce changement climatique ?

Absolument, l'avenir est entre nos mains. On ne va pas revenir en arrière, avec ce qu'on a fait dans le passé, en brûlant massivement des combustibles fossiles et en déboisant à tour de bras. Mais l'avenir est encore très largement entre nos mains. Il ne faut pas désespérer. La Commission européenne prévoit l'interdiction des voitures à essence pour 2035.

Est-ce que cela va dans le bon sens ?

Cela va dans le bon sens. Il faut espérer que ça va être mis en œuvre parce que ce ne sont que des propositions. Il faudra peut-être deux à trois ans avant qu'elles ne soient mises en œuvre après négociation avec le Parlement européen et les États membres, etc. Mais il faut aussi savoir que même si cela va dans le bon sens, c'est encore insuffisant. C'est insuffisant au niveau de l'Europe. C'est insuffisant aussi si d'autres pays, d'autres grands pays pollueurs les États-Unis, la Chine, par exemple, ne vont pas résolument dans la même direction le plus vite possible.

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