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Affaire Rugy : que va devenir le projet de loi énergie et climat maintenant que le ministre a démissionné ?

Le désormais ancien ministre devait défendre son texte devant les sénateurs mardi après-midi. C'est finalement Emmanuelle Wargon, la secrétaire d'Etat à la Transition écologique et solidaire, qui répondra aux questions des parlementaires.

Article rédigé par Raphaël Godet
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
François de Rugy, alors ministre de la Transition écologie et solidaire, le 11 juillet 2019, à Niort (Deux-Sèvres). (GEORGES GOBET / AFP)

La séance du jour ne s'est pas tout à fait déroulée comme prévu au Sénat. Alors que François de Rugy devait présenter le projet de loi énergie et climat devant les élus, le ministre de la Transition écologique a annoncé, mardi 16 juillet, en début d'après-midi, sur Facebook, sa démission.

"J'ai appris à 14h15 que c'était Emmanuelle Wargon [secrétaire d'Etat auprès du ministre] qui allait venir dans l'Hémicycle. Quelques minutes plus tard, j'apprenais que François de Rugy démissionnait", raconte à franceinfo le sénateur Les Républicains Daniel Gremillet, rapporteur du projet de loi.

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Celui qui est aussi rapporteur de la commission des Affaires économiques voulait "surtout savoir" si l'examen du texte allait "quand même" avoir lieu. "C'est oui, explique, soulagé, Daniel Gremillet. La seule différence, c'est que c'est la secrétaire d'Etat à la Transition écologique et solidaire qui nous fera face."

"La continuité de l'Etat sera assurée"

"Au ministère de la Transition écologique, vous avez d'ores et déjà Elisabeth Borne, ministre en charge des Transports, ainsi que deux autres secrétaires d'Etat, Brune Poirson et Emmanuelle Wargon. Il y a donc une continuité de l'Etat qui sera assurée" d'ici au remplacement du ministre, a confirmé la porte-parole du gouvernement, Sibeth Ndiaye, sur franceinfo.

Dans le détail, le départ de François de Rugy ne change donc rien au calendrier de ce projet de loi qui décrète "l'urgence écologique et climatique". "Comme prévu initialement, l'examen devant le Sénat va jurer jusqu'à demain soir", affirme à franceinfo Daniel Gremillet. Et son passage (obligatoire) devant la commission mixte paritaire (CMP) "est toujours prévu le 25 juillet".

C'est un autre membre du gouvernement qui sera présent sur le banc pendant l'examen, mais le texte reste le même.

Le sénateur Daniel Gremillet

à franceinfo

A gauche, on n'en pense pas moins. "Le texte était faible à l'époque, il reste faible, s'agace auprès de franceinfo Fabien Gay, sénateur communiste. On est dans du vent, rien de plus. Alors qu'il faut un plan Marshall."

"Ça reste un petit texte inadapté"

Parmi les organisations environnementales, le départ de François de Rugy n'émeut pas grand-monde. "C'était un petit texte inadapté, ça reste un petit texte inadapté, grince-t-on des dents du côté du réseau Sortir du nucléaire. Le temps de son passage au gouvernement, il a allègrement piétiné les convictions qu'il affichait il y a quelques années quand il était au PS. On n'oubliera pas qu'il a été extrêmement coulant avec EDF sur la question du nucléaire." 

Greenpeace ne dit pas autre chose : "On est très sévères avec son bilan. Comme prévu, il n'a rien fait de révolutionnaire." Une autre association environnementale, contactée par franceinfo, estime qu'il est "déjà acquis que pour ce texte, c'est trop tard. Il ne peut désormais y avoir que des améliorations à la marge." Avant d'ajouter : "On espère tellement que son successeur aura vraiment la fibre écolo. Malheureusement, on n'ose plus y croire avec ce gouvernement."

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