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"Une facture d'électricité multipliée par deux, voire trois" : les climatiseurs, un atout pour l'été qui peut coûter cher

Avec des départements en vigilance orange canicule et des températures qui montent jusqu'à 40 degrés, les climatiseurs ne sont pas prêts d'être rangés. Mais s'ils apparaissent comme des alliés contre la chaleur, ce n'est pas sans conséquence néfaste.

Article rédigé par Grégoire Lecalot
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Un climatiseur sur un immeuble. Image d'illustration. (PATRICK LEFEVRE / MAXPPP)

Une quatrième vague de chaleur estivale transforme nos villes à nouveau en poêle à frire. Météo France a classé 16 départements en vigilance orange canicule, notamment l'Ouest, de la Loire-Atlantique aux Hautes-Pyrénées, avec des températures pouvant monter jusqu'à 40 degrés. Alors à Clamart, près de Paris, Céline a trouvé la parade pour rafraîchir son institut de beauté, ouvert vaille que vaille au mois d'août. "C'est un petit climatiseur avec une sortie extérieure, indique-t-elle. Sinon, lorsque les clientes arrivent, il fait trop chaud, donc impossible de travailler." 

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Comme Cécile, de plus en plus d'entreprises et de particuliers ont joué la carte du climatiseur ces dernières années, pour survivre aux records de chaleur. Thibaud Laconde est le fondateur de Callendar, une entreprise spécialisée dans l'évaluation des risques climatiques, et il a publié une étude sur la climatisation au printemps dernier.

"Actuellement à peu près un million de climatiseurs sont vendus chaque année. Aujourd'hui, selon les évaluations d'EDF, à peu près un quart des Français sont équipés de climatisation."

Thibaud Laconde, fondateur de Callendar

à franceinfo

"Pour comparaison, au début des années 2000, il y avait moins de 300 000 foyers en France qui avaient une climatisation", ajoute-t-il. Mais tous les climatiseurs ne se valent pas, donc attention aux pièges qui pourraient peser sur le porte-monnaie, prévient Thibaud Laconde : "Le vrai risque, ce sont les gens qui franchissent le pas parce qu'ils n'en peuvent plus, qui vont acheter un climatiseur dans une grande surface qui est de qualité très médiocre et qui vont ensuite avoir une climatisation qui va consommer beaucoup plus qu'ils ne devraient. C'est-à-dire que vous pouvez potentiellement avoir une facture d'électricité qui va être multipliée par deux, voire trois !"

Pas de clim en dessous de 26 degrés

Pour éviter les mauvaises surprises, l'Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Energie, l'Ademe, recommande de bien regarder les étiquettes de performances énergétiques des climatiseurs et de vérifier s'ils bénéficient de la technologie Inverter, qui permet à l'appareil de prendre en compte la température de la pièce lorsqu'il fonctionne. Mais même avec les meilleurs équipements, la climatisation a un effet pervers sur le réchauffement des villes, explique Florence Clément, de l'Ademe. 

"Quand on est en ville, où la chaleur a déjà tendance à se stocker, plus il y a de climatiseurs en fonctionnement, plus il y a de chaleur rejetée à l'extérieur."

Florence Clément, de l'Ademe

à franceinfo

En conséquence : "La chaleur qui est projetée dans la rue va encore augmenter l'effet 'îlot de chaleur' et va faire en sorte que l'ambiance de la ville devienne vraiment inconfortable", développe-t-elle.

Alors avant de craquer pour un climatiseur, l'Ademe recommande d'ouvrir ses fenêtres à la fraîche et de les refermer dès que la chaleur monte. Mais surtout de penser à les occulter à l'extérieur, avec des volets, des stores ou même de simples draps, pour faire obstacle au rayonnement solaire. Quant à la climatisation, l'Ademe conseille de ne pas la déclencher en dessous de 26 degrés.

Chaleur : les climatiseurs, fausse bonne idée ? Reportage de Grégoire Lecalot
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