Manuel Valls : un ministre populaire
D. Pujadas : On va en reparler dans une seconde, de cette question sur les écologistes. A 51 ans, Manuel Valls était depuis des mois le ministre le plus populaire.
Celui qui aujourd'hui franchit les marches de Matignon aime le pouvoir et sur ce point, il n'a jamais avancé masqué.
Il y a une notion que nous pouvons apporter, c'est que nous représentons l'avenir. Mon modèle peut-être aujourd'hui, c'est Barack Obama. Je suis candidat à l'élection présidentielle à travers des primaires donc c'est moi qui ait envie de nommer les ministres.
Cette ambition décomplexée le rapproche de Nicolas Sarkozy à qui on l'a souvent comparé.
J'apprécie Manuel Valls qui est d'accord avec tout ce que je fais.
Vous êtes d'origine hongroise, moi d'origine espagnole. L'école et la République nous ont donné des chances inouïes.
Comme Nicolas Sarkozy, il aime la transgression. Au PS, ses idées sont en rupture avec les canons de la gauche: TVA sociale, police armée, municipales, il a même réclamé l'assouplissement des 35 heures.
Oui, nous devrons déverrouiller les 35 heures. Cela doit permettre aux Français de travailler davantage.
Et comme s'il y avait un doute, Manuel Valls ne manque jamais de rappeler qu'il est de gauche.
Le ministre de l'intérieur est de gauche! Ma famille, c'est la gauche! Je suis engagé au PS depuis 30 ans mais je sais que je gêne parfois.
Premier flic de France, même stratégie, au point de se chamailler avec les ministres les plus à gauche. Il s'affronte avec Christiane Taubira qui n'apprécie guère sa ligne répressive. Avec l'écologiste Cécile Duflot, la querelle porte sur les Roms. Le ministre de l'intérieur ose dire que seule une minorité d'entre eux veut s'intégrer.
Quand on dit ça, on est au-delà de ce qui met en danger le pacte républicain.
Je ne me laisse dévier par aucune querelle.
Sûr de lui et de son autorité, Manuel Valls n'a pas peur de se montrer ferme, voire cassant.
Il ne faut plus laisser passer ça. L'ordre doit revenir. Acceptez les lois de la République dans tous les sens! Je vais vous demander amicalement et fermement de me laisser passer.
Ses combats ne sont pas tous gagnés. Bilan contesté sur la délinquance, tournée sans succès des villes menacées par le FN, victoire en revanche sur Dieudonné, interdit de spectacle.
Le temps de l'impunité pour ce type de discours, c'est fini.
Ministre le plus populaire, il a fini par s'imposer Premier ministre auprès d'un Président qui hésitait.
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