Liban : les réfugiés syriens
Le Liban est en droit de s'inquiéter Franck Genauzeau est à Tripoli. D'abord, zoom sur ces réfugiés qui ont traversé la frontière, quitté leur pays. Direction la plaine de la Bekaa.
Sur cette route reliant la Syrie au Liban, un taxi plein à craquer. Un matelas, des bassines, encore une famille qui s'enfuit. Nous discutons avec la mère qui vient de la zone, qui a subi la présumée attaque chimique. Par peur, elle a pris ses 5 enfants sous le bras et elle est partie.
J'étais hors de la ville au moment de l'attaque chimique. Tous les membres de ma famille et tous mes voisins sont morts.
Damas n'est qu'à 50 km, de l'autre côte de ces montagnes. Cette famille va se réfugier dans l'un de ces camps, véritable enclave syrienne au coeur du Liban. Les déplacés ne se parlent pas beaucoup. Ici, on ne fait pas confiance à son voisin. On passe la journée devant la télé à guetter les nouvelles du pays.
On est très inquiets pour notre avenir, mais on est en sécurité ici. Est-ce qu'on rentrera un jour ? Dieu seul décidera.
Dans ce camp de 11.000 réfugiés, près de la moitié sont des enfants. Ils pensent qu'ils sont là pour une courte période. Leurs parents ne leur ont pas dit qu'ils ignorent leur avenir. L'Unicef fait la classe ce matin, comme tous les jours. Pour qu'ils ne perdent pas davantage leurs repères, la psychologue leur fait dessiner leur maison, avant les bombardements.
On travaille la protection de leurs coutumes. Chacun raconte d'où il vient, comment il a vécu.
Craignant des frappes occidentales, plusieurs milliers de Syriens ont franchi ces derniers jours la frontière entre la Syrie et le Liban. Le Liban accueille entre 700.000 et un million de réfugiés syriens.
Bonsoir Franck Genauzeau, vous êtes à Beyrouth. Cette région est sensible. On craint toujours un effet domino en cas d'intervention.
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