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Italie : une moitié de salaire en moins chez Electrolux

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Article rédigé par franceinfo
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David Pujadas : Merci.

On vous retrouvera dans le courant de ce journal en cas d'évolution de la situation. Jusqu'où faut-il faire des efforts, des concessions, pour préserver l'emploi et l'activité ? La question se pose aussi en Italie. Le groupe Electrolux enflamme le pays il propose une baisse des salaires de 40% à ses 4.000 salariés, pour, dit-il, sauver ses usines.

La direction du fabriquant d'électroménager l'a annoncé sans ménagement à ses 5.700 salariés italiens. Vous coûtez trop cher et si vous refusez les baisses de salaire, on part en Pologne. La proposition, selon les postes et les qualifications, ce sont des baisses de 3 à 40% sur la fiche de paye. Un ouvrier qui gagne aujourd'hui 1.300 euros par mois, passera a 800 euros : les salariés ont cessé immédiatement le travail.

C'est une proposition absurde et inacceptable.

Moi je veux bien. Tu me payes plus que 800 euros par mois, mais alors tu payes mon emprunt immobilier, soit 300 euros par mois.

Dans les usines du groupe, les syndicats affirment qu'il n'y a aucun problème de cadences. Ici, on produit à la chaîne un élément toutes les 45 secondes. La question est ailleurs : c'est la concurrence et les prix cassés dans les centres commerciaux, et aussi Electrolux qui se bat contre des producteurs vendant deux fois moins cher. Le gouvernement a réuni direction et syndicats pour écouter les arguments.

La proposition d'Electrolux ne nous convainc pas, car elle fait tout reposer sur le facteur salaire. Nous souhaitons que ce projet, et nous sommes d'accord avec les syndicats, soit un plan industriel.

En Europe, l'Italie souffre d'un handicap lourd. La fiscalité appliquée aux entreprises pèse sur le coût du travail, soit 68,3% du salaire, devant la France et bien plus lourde qu'en Allemagne et au Royaume-Uni. La taxation du travail, le cauchemar des patrons italiens. De droite ou de gauche, aucun gouvernement ne l'a jamais réformée.

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