Interview avec Gilles Kepel, politologue spécialiste de l'islam et du monde arabe
David Pujadas : On dit qu'avec cette prise d'otage et ce crime, il obtient en quelque sorte le label du groupe Etat islamique. Qu'est ce que ça signifie ? Y a-t-il des liens financiers, des consignes, une même stratégie.
Lemode de fonctionnement est très différent d'Al QAida. AI Qaida était une structure pyramidale. On a une structure très différente. On na pas la preuve qu'ils sont passés par L'Irakk Le 1.
septembre n'a îpas été revendiqué par AI Qaida.
David Pujadas : Hervé Gourdel est mort parce qu'il était français. On a l'impression que la France est ciblée par ces groupes ? Les USA ont été visé les premiers mais dans leur logique, l'idée est de répandre la terreur. Ils veulent susciter des contr réactions dans les sociétés. Il y a ensuite une escalade et c'est calculé. C'est la guerre psychologique qui est Il ya une machinerie de piège qui est tendue.
Merci Gilles Kepel. On reviendra à la fin de ce journal sur le choc provoqué par ce crime, avec les tous derniers éléments. D'abord cet énorme loupé qui tombe très mal au moment où la France affiche sa fermeté contre le terrorisme. Trois djihadistés présumés expulsés par la Turquié se sont évaporés dans la nature à leur retour à Marseille. ils se sont finalement rendus spontanément.
Voici l'un des trois jihadistes français qui a décollé d'Istanbul hier. Trois combattants de retour de Syrie et expulsés vers la France par des policiers turcs. Et pourtant, ils ont effectué un vol comme n'importe quel autre passager. A leur arrivée à Marseille, les trois hommes passent la douane sans être inquiétés. Ils louent une voiture et rentrent chez eux. lls sont stupéfaits de ne pas être interpellés, l'un d'eux contacte son avocat pour lui faire part de sa surprise.
C'est ce qu'ils décident de faire aujourd'hui en fin de matinée. Là encore, stupéfaction, la gendarmerie est fermée. Ils doivent attendre l'ouverture pour être interpellés. Comment expliquer un tel cafouillage ? Pour comprendre, il faut retourner en Turquie. Vers 10h30 hier, les trois expulsés doivent embarquer pour Paris où 17 policiers français les attendent. Mais le pilote leur refuse Les policiers turcs les transfèrent sur un autre vol vers Marseille. Problème, ils omettent d'en informer leurs homologues français. Pas d'alerte non plus a l'aéroport de Marseille. Les trois voyageurs de nationalité française ne sont pas contrôlés. Ce n'est que 3 heures plus tard que les autorités comprennent que les jihadistes sont rentrés chez eux. Placés en garde à vue à Montpellier, les 3 hommes sont en cours de transfert vers Paris où ils vont pouvoir être entendus par les services de renseignement. Les réactions ont été évidememnt Le gouvernement a été sommé de s'xpliquer.
Cafouillage, ratage, pataques, l'opposition accuse le gouvernement après la non arrestation dans un premier temps des trois djihadistes présumés.
La France ne peut pas être une passoire. Le Premier ministre doit s'expliquer sur ce qui vient de se passer.
Comme ces gens nous ont déclaré la guerre et que nous risquons des attentats est très ridicule.
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