5G : "C'est de la gabegie de changer en permanence d'équipement avant d'avoir fini le déploiement" des précédentes technologies, estime la maire de Besançon
Dans une tribune publiée dimanche, près de 70 élus de gauche et écologistes réclament au gouvernement un moratoire sur le déploiement de la 5G. La maire de Besançon Anne Vignot, signataire du texte, demande avant toute chose que le déploiement de la 4G soit stabilisé.
La maire écologiste de Besançon, dans le Doubs, Anne Vignot, estime dimanche 13 septembre sur franceinfo que "c'est de la gabegie de changer en permanence d'équipement avant d'avoir fini le déploiement" des précédentes technologies. Elle regrette que la gouvernement veuille déployer la 5G avant même d'avoir fini de déployer la 4G et la fibre. L'élue signe une tribune dans Le Journal du Dimanche, avec près de 70 élus de gauche et EELV, pour demander un moratoire sur le déploiement de la 5G.
franceinfo : Pourquoi demandez-vous un moratoire sur le déploiement de la 5G ?
Anne Vignot : C'est surtout un principe de précaution. On est normalement dans ce principe-là en France. On n'a aucune étude qui nous permette de savoir à quoi on expose nos populations et en tant que maire on a cette responsabilité. (…) On a des données physiques qui montrent que les ondes ont des impacts. La question de la 5G est posée depuis des années. Je travaille avec un chercheur qui a posé la question il y a plus de 10 ans. C'est toujours facile de dire qu'il n'y a pas de conséquence, quand aucune mesure n'est prise.
Et puis, en plus de ça, on a promis la fibre sur tout le territoire, on a promis la 4G, et là on passe d'une technologie à l'autre. C'est une vraie gabegie, on n'arrive jamais à stabiliser les moyens que l'on donne aux entreprises et aux particuliers, donc on a besoin d'un moratoire. On a besoin de connaître l'impact de la 5G sur l'environnement. On sait que le numérique est quelque chose qui demande énormément d'énergie, on sait que les problématiques de stockage sont vraiment très gourmandes et plus on traite de données, plus on a ces problématiques-là, sachant qu'on n'a pas été en capacité jusqu'à présent d'apprendre à être sobre.
N'est-il pas possible d'étendre la fibre, la 4G et la 5G en même temps ?
A chaque fois on démultiplie les technologies, on démultiplie les outils, les objets qui sont associés à cette 5G. A chaque fois on nous explique que les outils qu'on a ne sont pas adaptés. Les Français sont en attente du numérique. La fibre est ultra-performante, on leur promet depuis des années. A chaque fois, on change de technologie avant d'avoir terminé le premier déploiement. Expliquez-moi en quoi c'est une politique sérieuse quand on est en train de proposer un déploiement et qu'on change avant même d'avoir terminé.
Vous voyez bien qu'il y a un problème de gestion de l'aménagement du territoire, parce que le numérique, c'est de l'aménagement du territoire. Terminons d'apporter le service à l'ensemble de notre territoire.
Anne Vignotà franceinfo
Le président de l'UDI Jean-Christophe Lagarde vous accuse d'obscurantisme. Que répondez-vous ?
Il n'y a pas d'obscurantisme à donner la possibilité d'accéder au numérique. Par contre c'est de la gabegie de changer en permanence d'équipement avant d'avoir fini le déploiement. Il serait quand même temps qu'on envisage à chaque fois l'impact d'une nouvelle technologie. Si les résistances ne sont pas validées par les études, alors allons-y, mais si elles le sont, arrêtons de proposer une technologie qui finira par être dénoncée. Soyons cohérents.
On ne va pas commencer à nier le fait que nous avons besoin d'économiser les énergies. On a besoin de faire attention aux terres rares. On a besoin de savoir quel type de technologie est nécessaire aux entreprises. Souvent, ce qui se passe, c'est que derrière on incite les personnes à changer leur équipement à chaque fois. C'est de la consommation pour la consommation mais ce n'est pas ça qui consolide l'entreprise. L'entreprise, ce dont elle a besoin, c'est d'avoir un outil numérique fiable.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.