Des pirates informatiques se font passer pour la brigade de protection des mineurs et tentent d’extorquer de l’argent
Des virements atteignant jusqu'à 18 000 euros ont été effectués par des victimes menacées par les cyber-escrocs.
La brigade de protection des mineurs de la police judiciaire parisienne a été victime d’une cyber-escroquerie, ont appris France Inter et franceinfo vendredi 26 février. Des pirates informatiques usurpaient l’identité des enquêteurs pour soutirer de l’argent à des particuliers.
Près de 1 100 signalements ont été émis depuis septembre 2020, date à laquelle le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire pour "escroquerie", "tentative d'escroquerie" et "usurpation d’insigne". L’enquête a été confiée à la brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP).
Chantage à la diffusion de photos
Dans le mail qu’ils envoyaient à des particuliers, les escrocs se faisaient passer pour une "commissaire divisionnaire, chef de la brigade de protection des mineurs". "Vous faites l’objet de poursuites judiciaires pour pédopornographie, pédophilie, exhibitionnisme, cyberpornographie, trafic sexuel", disait ce mail ; "Les photos dénudées de vous que vous envoyez aux mineurs ont été enregistrées par notre cyber-gendarme", ajoutait-il.
Le mail incitait également à répondre sous 72 heures, en présentant ses "justifications". Faute de quoi, les escrocs affirmaient qu’ils allaient "établir un mandat d’arrêt à votre encontre, le transmettre à la gendarmerie la plus proche de votre lieu de résidence pour votre arrestation, vous ficher comme délinquant sexuel et transmettre votre dossier à plusieurs chaînes de télévision nationale d’information pour une diffusion".
Des virements jusqu'à 18 000 euros
Malgré les fautes d’orthographe et les incohérences, plusieurs personnes ont répondu à ce mail. Les escrocs leur demandaient alors des virements, entre 750 et 18 000 euros. Une victime a effectué un virement de 18 000 euros, qui a été bloqué par sa banque avant de parvenir aux escrocs.
La police judiciaire parisienne rappelle qu’au cours de ses enquêtes, elle ne propose jamais de payer une amende. Elle conseille aux personnes ayant reçu ce mail de se signaler à la plateforme Pharos, qui permet de rapporter des comportements délictueux sur internet. Elle incite également les personnes ayant versé de l’argent à déposer plainte.
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