Sur Facebook, certains internautes se créent de faux profils d'adolescentes, dans le but d'attirer et de piéger des prédateurs sexuels pour les dénoncer à la justice. Comme Neila, une mère de famille qui est aussi "chasseuse de pédophiles", et dit agir "dans l'intérêt supérieur de l'enfant". En veillant à ne tenir aucun propos incitatif qui les ferait tomber sous le coup de la loi, ces activistes conversent en ligne avec les pédophiles présumés qui les contactent, jusqu'à ce qu'un rendez-vous soit proposé à la fausse petite fille dont ils ont créé le profil. Et ils s'y rendent... pour confronter leur interlocuteur à ses messages et à ses photos, souvent très crus. Ces activistes font très attention à rester dans la légalité, mais leurs actions inquiètent parfois les autorités. Ils ne prétendent pas remplacer la police – ils souhaitent travailler en lien avec elle – mais se veulent plutôt des lanceurs d'alerte. Au Royaume-Uni, c'est un phénomène de société depuis dix ansLeurs codes et leurs méthodes s'inspirent des "chasseurs de pédophiles" anglo-saxons. Au Royaume-Uni, c'est un phénomène de société depuis dix ans. Des groupes d'activistes y sont tolérés par les autorités et travaillent même en collaboration avec la police britannique. Dans leurs vidéos, les pédophiles présumés, dénoncés sous leur vraie identité et filmés à visage découvert, sont jetés en pâture aux internautes.Pour la "Team Moore", comme se font appeler sur Facebook les activistes qui opèrent depuis la France, la Belgique et la Suisse, tout a commencé en mai 2019. La vidéo d'un retraité de 85 ans, pédophile présumé piégé à La Réunion par un père de famille français, Steven Moore, a été à l'origine de son arrestation. Sur les images, le retraité est confronté à des messages et photos qu'il aurait envoyés via Facebook à "Alicia", 12 ans... en fait, un faux profil créé par Steven Moore pour attirer les prédateurs sexuels. Extrait de "Ils traquent les pédophiles", un reportage à voir dans "Envoyé spécial" le 21 novembre 2019.