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Vidéo Exhibition sur les réseaux sociaux : on vous explique le phénomène "Thirst Trap"

Des corps dénudés, des attitudes sexy... Sur Instagram, TikTok ou encore Twitter, ce genre de contenu n'est pas nouveau, mais il s'est massivement développé ces derniers mois et prend désormais des formes de plus en plus variées.

Article rédigé par franceinfo
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Les contenus sexy sur les réseaux se multiplient, et se diversifient de par leurs producteurs, ou le format qu'ils prennent. (montage franceinfo) (FRANCEINFO / RADIOFRANCE)

Des torses nus, des abdos ou des poses langoureuses… Vous avez tous vu ce genre de contenus sur les réseaux sociaux, qu'il soit posté par des anonymes ou des célébrités. Cette pratique a un nom : le "thirst trap". Ou littéralement "piège à soif".

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La "soif" en question ici, c'est à la fois celle de reconnaissance de la personne qui publie ce type de contenu, mais aussi la "soif sexuelle" des utilisateurs dont elle cherche à capter l'attention. "Le contenu 'thirst trap' constitue pour les usagers un outil dans le but de renforcer la popularité de leur compte, mais peut être également un moyen d’expression de soi. Dans certains cas, ce contenu peut être employé afin de générer du profit économique", estime Dimitra Laurence Larochelle, chercheuse postdoctorale à l'Université du Québec à Montréal, qui étudie notamment l'usage des réseaux sociaux et les représentations de genre.

"C’est un type de contenu censé attirer l’attention des usagers sur le plan sexuel"

Dimitra Laurence Larochelle, chercheuse à l'UQAM

à franceinfo

On observe ce type de publications depuis l’avènement d’Instagram et la culture du selfie qui a explosé avec le développement des smartphones dans les années 2010. Mais avec la pandémie de Covid-19 et les restrictions qui l'ont accompagné, "l'usage du numérique dans plusieurs domaines de la vie quotidienne, y compris l’expression de la sexualité", s'est renforcé note Dimitra Laurence Larochelle. "Dans ce contexte, il y a eu une prolifération de ce type de contenus en ligne", observe la chercheuse.

Une pratique qui se renouvelle

Traditionnellement attribués aux jeunes femmes, statistiquement plus productrices de selfies, les contenus "thirst trap" se diversifient. Sur TikTok, de nombreux jeunes hommes s'y livrent, parfois en suivant des "trends", un type de contenu "tendance" reproduit et copié avec le même modèle et souvent le même fond musical.

Mais le "thirst trap" ne se limite pas à une danse destinée à mettre en valeur ses abdos. Un tuto culinaire ou une vidéo destinée à tirer les larmes peuvent servir de support pour susciter le désir. Cela ne se limite pas non plus aux plus jeunes, mais le désir est toujours au centre de la publication. 

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L'image du corps parfait renforcée

L’objectif commun, c'est être validé par les autres utilisateurs, faire grandir sa communauté et parfois la monétiser. Le problème, c’est l’objectivation des corps, c'est-à-dire que la valeur des personnes est directement liée à leur capacité à susciter du désir. 

C’est un risque supplémentaire pour les plus jeunes utilisateurs d’être insatisfaits de leur propre corps, comme le relève Dimitra Laurence Larochelle, "de nombreuses études ont rapporté une corrélation entre l’exposition à ce type d’images et le développement d’un sentiment d’insatisfaction des sujets avec leur corps".

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