Photos d'Haïti sur Twitter : l'AFP coupable de contrefaçon
Un tribunal new-yorkais a donné raison à Daniel Morel, dont les photos prises après le tremblement de terre en 2010 avaient été copiées et vendues par l'agence.
Les agences photo peuvent-elles s'approprier des clichés publiés sur Twitter ? Un juge de New York (Etats-Unis) a répondu par la négative, mercredi 16 janvier 2013, donnant raison au photographe Daniel Morel, dont les photos prises après le tremblement de terre survenu à Haïti en janvier 2010 avaient été vendues sans son accord par l'AFP.
Les photos, que Daniel Morel avaient auparavant diffusées sur Twitter, avaient été copiées par un certain Lisando Suero, qui les avait ensuite vendues à l'AFP, rappelle Numerama. Ces clichés "volés" se sont retrouvés dans de nombreux journaux à travers le monde.
L'AFP plaidait un "droit à la réutilisation"
Toutefois, "selon Morel, l'AFP ne pouvait ignorer que Suero n'était pas le photographe, puisque l'agence aurait dans un premier temps tenté de contacter l'auteur des clichés", indique le site.
Mais l'agence de presse avait décidé de poursuivre Daniel Morel en justice, plaidant un "droit élargi à la réutilisation" des clichés publiés sur Twitter, note Numerama. L'AFP justifiait alors que "tous les jours (…) les posts de Twitter/TwitPic sont copiés, réimprimés, cités et republiés par des tiers".
Daniel Morel contre-attaque
L'agence a été déboutée par le tribunal. Le photographe lésé a alors décidé de poursuivre en contrefaçon l'AFP et le Washington Post, qui a utilisé ses images.
Dans un jugement préliminaire, le tribunal américain a reconnu que l'AFP avait bien contrefait les clichés. "En revanche, la juge laisse à un jury le soin d'examiner la défense de l'agence, qui souhaite toujours que sa bonne foi soit reconnue", dit Numerama. La date du procès n'est pas encore connue.
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