Affaire Berdah-Booba : l'influenceuse a reçu "plus de 120 000 "messages de menaces ou d'insultes" en un an, "une angoisse" quotidienne
Magali Berdah, patronne de l'agence d'influenceurs Shauna Events, assure jeudi 20 avril sur franceinfo avoir reçu "plus de 120 000 messages de menaces ou d'insultes" en un an, dont "plusieurs centaines" du rappeur Booba. "C'est une angoisse, c'est un mal de ventre tous les matins, tous les soirs, ce sont des messages d'appel à la mort, à la décapitation, au suicide, des appels au viol", témoigne-t-elle.
Lundi, Booba a posté une photo d'un courrier dans lequel on peut lire l'adresse d'un établissement scolaire juif, tout en taguant le nom de Magali Berdah. "Il a posté l'adresse de l'école juive de mes enfants, ce sont des écoles sensibles", s'insurge-t-elle. Le tweet accumule 4,3 millions de vues à ce jour. "On a signalé ce tweet à Twitter parce que ça met en danger mes enfants et le tweet est toujours en ligne", déplore Magali Berdah.
L'influenceuse a porté plainte mardi contre Twitter et contre X pour "complicité de harcèlement moral aggravé" dans l'affaire de son conflit qui l'oppose à Booba. Dans la plainte déposée auprès du procureur de la République de Paris, que franceinfo a pu consulter, Magali Berdah estime que "le 17 mai 2022, Elie Yaffa, rappeur connu sous le nom de Booba, s'est engagé dans une campagne de cyberharcèlement" à son encontre "via son compte Twitter". La première plainte de Magali Berdah remonte au 25 mai 2022. Depuis bientôt un an, le rappeur "alimente son compte quasiment chaque jour avec des fake-news, des montages, une fausse sex-tape", dénonce-t-elle.
Magali Berdah dénonce des violences morales, psychiques et physiques
Avec cette nouvelle plainte, Magali Berdah entend poser la question de la "responsabilité de Twitter". "C'est quoi la fin ? Qu'est-ce qui va m'arriver ? Qu'est-ce qu'on attend pour agir ?", s'interroge la patronne de l’agence d’influenceurs Shauna Event. Twitter "constate qu'il y a des contenus illicites, ils disent qu'ils vont les supprimer" mais Magali Berdah estime que rien n'est fait. Elle pointe du doigt "la visibilité" qu'apporte le compte de Booba à Twitter avec ses 6 millions d'abonnés. "Le sacrifice humain, ce n'est pas possible, j'ai une famille, des enfants, ce n'est pas normal", regrette Magali Berdah, évoquant des "violences morales et psychiques" mais aussi physiques. "Ma voiture a été massacrée, mon bureau a été cassé trois fois", affirme-t-elle.
Ces "choses n'ont rien à voir avec les placements produits", poursuit Magali Berdah, en référence à l'enquête ouverte en septembre 2022 à son encontre pour "escroquerie en bande organisée" et "pratiques commerciales trompeuses" après une plainte de Booba contre Shauna Events. Dans cette plainte, le rappeur dénonçait "un système d'escroquerie complexe et organisé, centralisé par la société" et "alimenté par la passivité des réseaux sociaux". Booba a d'ailleurs initié un mouvement plus global sur Twitter, baptisé #Influvoleurs.
Sur franceinfo, Bruno Le Maire, le 13 mars, avait donné "raison" à Booba dans ce combat. "Il a raison de rappeler qu'il y a des dérives", avait affirmé le ministre de l'Économie. "Un ministre ne peut pas dire 'Booba a raison'", réagit Magali Berdah. "C'est triste, on ne peut pas choisir sa victime et cautionner ce qu'il se passe. Le tribunal, ce n'est pas les réseaux sociaux", résume-t-elle. La patronne de l’agence d’influenceurs assure n'avoir jamais rien fait d'illégal. "On a été contrôlé par la Répression des fraudes, c'est son travail, ce n'est pas le travail de Booba", conclut-elle.
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