Israël : en raison du coronavirus, les binationaux ne peuvent plus se rendre dans leur "autre pays"
Depuis plusieurs mois les Israéliens étaient très restreints dans leurs déplacements à l'étranger pour ne pas risquer de ramener avec eux le virus en rentrant.
C'est une situation ubuesque : après le reconfinement instauré il y a trois semaines, les autorités israéliennes ont encore durci la réglementation concernant la sortie du territoire des binationaux. Elles estiment que le passeport israélien "l'emporte" sur l'autre passeport et donc les binationaux n'ont pas le droit de quitter Israël, sauf pour une urgence comme une naissance ou un décès. Les presque 150 000 Franco-Israéliens sont donc empêchés de se rendre en France.
Une campagne de protestation lancée sur Facebook
"Je me languis de ma famille" en hébreu, "réunifiez les familles" en anglais : derrière ces mots et des photos de famille sur Facebook, des dizaines de binationaux dénoncent cette mesure. Shanna Orlik, habitante de Tel Aviv, est à l'initiative de cette campagne avec plusieurs amies : "C'est un peu du désespoir, du désarroi, ce n'est même pas de la colère."
L'Ambassade de France a reçu beaucoup d'appels de la part de Franco-Israéliens déçus ou en colère mais elle explique que la décision du gouvernement israélien est "valide" et que la France "ne peut intervenir". Elle précise que les personnes ayant acheté leurs billets avant le 25 septembre peuvent effectuer leur voyage.
Ce besoin de comprendre pourquoi en tant que Français on n'a pas le droit de rentrer en France est devenu une évidence
Shanna Orlikà franceinfo
On ne sait pas combien de temps va durer la mesure. Laureline, dans son kibboutz sur la côte méditerranéenne, s'impatiente et a posté une photo sur Facebook : "Sur la photo je suis devant le mur des Lamentations à Jérusalem avec ma soeur, mes grands-parents, oncles et tantes. Je ne les ai pas vus depuis décembre 2018. Ma vie est ici, mais juste me dire que j'aimerais bien aller en France pour voir ma famille ce n'est pas possible". Même si la situation se débloquait, certains hésiteront à partir car tout retour en Israël est suivi de deux semaines d'une quarantaine absolue.
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