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La fonction de reconnaissance faciale lancée récemment par le réseau social inquiète en Europe

"La façon dont le logiciel de reconnaissance faciale est mis en place par Facebook, qu'il soit activé par défaut sans que les utilisateurs donnent leur accord préalable, nous inquiète et nous avons commencé à travailler sur cette question au niveau des différentes autorités de protection des données en Europe",
Article rédigé par France2.fr avec agences
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Mark Zuckerberg, patron de Facebook. (AFP - Justin Sullivan)

"La façon dont le logiciel de reconnaissance faciale est mis en place par Facebook, qu'il soit activé par défaut sans que les utilisateurs donnent leur accord préalable, nous inquiète et nous avons commencé à travailler sur cette question au niveau des différentes autorités de protection des données en Europe",

C'est ce que déclare Gérard Lommel, le président de la Commission nationale pour la protection des données au Luxembourg.

"Nos collègues britanniques et irlandais ont commencé à examiner le problème et ont déjà émis des inquiétudes, nos collègues allemands aussi", a-t-il souligné. "Nous serons forcés de nous en occuper de façon plus détaillée et rapidement", a-t-il estimé. "Il faudra que nous nous mettions d'accord au niveau d'une collaboration des autorités européennes", a-t-il précisé.

La nouvelle fonction de Facebook permet de mettre des noms sur des photos
La nouvelle fonction de Facebook utilise un logiciel de reconnaissance faciale pour comparer des photos nouvellement mises en ligne avec d'anciennes photos, afin de suggérer le nom des personnes qui apparaissent sur les clichés et proposer ainsi aux utilisateurs de les identifier.

Lancée il y a six mois aux Etats-Unis, elle a commencé à vraiment attirer l'attention cette semaine quand le site à commencé à la proposer dans une série d'autres pays.

Un service activé par défaut
Des critiques se sont également faites entendre aux Etats-Unis, contraignant Facebook à s'excuser de ne pas avoir davantage communiqué sur cette nouveauté, tout en rappelant que le service pouvait être désactivé. C'est surtout l'activation par défaut du service qui fait tiquer en Europe.

Mais "même dans le cas où les utilisateurs de comptes facebook devaient donner leur feu vert, certaines inquiétudes demeurent. Car où sont les limites et comment appliquer la réglementation sur la protection des données pour être sûrs que ces robots ne fonctionnent pas de manière universelle ?", s'est interrogé Gérard Lommel.

Facebook peu sensible à la confidentialité des données
Facebook, qui compte plus de 600 millions d'utilisateurs dans le monde, a très souvent été critiqué dans le passé pour avoir modifié les paramètres de confidentialité de son site, la plupart du temps dans le sens d'une moins grande protection et sans prévenir ses membres. Les protestations de ces derniers l'ont la plupart du temps contraint à faire ensuite marche arrière.

La question de la protection des données privées est particulièrement sensible en Europe. La Commission devrait d'ailleurs présenter au deuxième semestre une révision de sa législation en la matière, qui date de 1995, afin de l'adapter à l'essor d'internet et de nouvelles technologies.

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