Technologies : près de 200 start-ups en France travaillent actuellement sur l'intelligence artificielle générative

Elles sont 195 start-ups en France à travailler actuellement sur l'intelligence artificielle générative, selon un rapport du cabinet de conseil Wavestone que dévoile mercredi 22 mai France Inter à l'occasion de l'ouverture à Paris de Vivatech, plus grand salon européen sur les nouvelles technologies. Le cabinet de conseil note une certaine "dynamique de l'écosystème français", puisque lors de sa première édition du radar des start-ups françaises consacrées à l'IA générative, il en comptabilisait 140.

L'IA générative est une catégorie de l'intelligence artificielle qui produit de nouvelles données ressemblant à celles créées par des êtres humains. Elle est ainsi capable de reproduire des images, des vidéos et de la musique. Wavestone différencie ainsi l'IA décisionnelle qui "analyse les données existantes pour proposer la meilleure recommandation" de l'IA générative qui crée "de nouvelles données en réutilisant les données d'entraînement". Les modèles de l'IA générative doivent ainsi apprendre à partir de grandes quantités de données et c'est en utilisant tous ces schémas appris qu'ils génèrent de nouvelles données.

Un marché à plus de 200 milliards de dollars d'ici 2030

Le cabinet de conseil estime à 66 milliards de dollars la taille du marché mondial de l'IA générative en 2024 et prévoit que celui-ci grimpe à 206 milliards de dollars en 2030. En France, selon son radar baptisé "Shake'Up", 195 start-ups françaises sont dédiées à l'IA générative. Chadi Hantouche, associé IA et Data chez Wavestone note ainsi "une effervescence sur l'IA générative en France, avec beaucoup de start-ups créées par des entrepreneurs sortis de nos grandes écoles". Il estime que ces derniers "n'ont pas froid aux yeux et ont clairement un terrain de jeu international". Cet engouement pour l'IA générative en France paraît d'autant plus impressionnant que la France "n'a jamais généré de géant du web, n'a pas réussi le tournant du cloud". "Manifestement, il se passe quelque chose avec l'intelligence artificielle", salue-t-il.

Selon Wavestone, ces sociétés peuvent être réparties selon plusieurs catégories : modèles de fondation (4 start-ups), design et création (20 start-ups), performance et productivité (56 start-ups), relation client (44 start-ups), vente et prospection (22 start-ups), gestion de la connaissance (27 start-ups), santé (13 start-ups) ou encore cybersécurité (10 start-ups). Il ressort donc de ce rapport qu'une grande partie des sociétés consacrées à l'IA générative s'intéresse à la productivité au bureau. Modjo passe par exemple au crible les échanges clients-conseillers pour optimiser les ventes. D'autres start-ups développent des assistants virtuels pour le e-commerce, comme Dialog qui conseille les achats en fonction de sa coupe de cheveux et de son style vestimentaire.

Des clients encore réticents

Le cabinet de conseil insiste sur le caractère très jeune de la plupart de ces entreprises. Sur les 88 start-ups interrogées, 58% ont ainsi été créées après 2019 et 30% ont même été fondées depuis le début de l'année 2023 et sont donc encore à un "stade de développement avec des chiffres d'affaires relativement faibles". Ces entreprises restent également très petites, puisque 76% ont moins de 20 employés. Plus de la moitié (56%) ont déclaré l'an dernier un chiffre d'affaires inférieur à 500 000 euros.

La cartographie de Wavestone constate par ailleurs que les "88 start-ups interrogées semblent s'être préparées à l'arrivée de la règlementation européenne sur l'intelligence artificielle". Ainsi, 43% affirment que cette législation sur l'IA aura un impact faible sur elles et 42% un impact modéré. Seules 13% prévoient un impact fort et 2% un impact très fort. Le cabinet de conseil observe cela dit que les clients de ces sociétés "semblent encore réticents quant à l'adoption des produits d'IA générative", ce qu'il explique par "un manque d'acculturation et de disponibilité des collaborateurs côté client".

Méthodologie

Wavestone est un cabinet de conseil en transformation numérique des entreprises. Pour être comprise dans ce radar "Shake'Up", une start-up doit répondre à deux critères : avoir son siège social en France et un produit reposant sur l'IA générative. Ce rapport de mai 2024 est la deuxième édition du radar des start-ups françaises en IA générative, publiée il y a six mois. Dans le cadre de l'élaboration de ce rapport, Wavestone a échangé directement avec 88 de ces sociétés. Il explique s'être basé sur "les publications d'articles, de rencontres lors d'événements ou d'appels à projets" pour "déceler les start-ups les plus pertinentes". "Le radar se doit d'échanger avec les start-ups avant de les inclure dans son radar (à minima par contact mail ou digital, au mieux par le biais d'un échange téléphonique ou physique)", ajoute le cabinet.