La France se rêve en championne d'Europe de l'Intelligence artificielle

Faire de la France le leader européen de l’intelligence artificielle, c’est l’objectif du gouvernement. Il l’affirme à l’occasion de VivaTech, le salon de l’innovation qui ouvre ses portes mercredi à Paris.
Article rédigé par Fanny Guinochet
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Le salon VivaTech, consacré à l'innovation, se déroule du 22 au 25 mai 2024, Porte de Versailles à Paris. (RICCARDO MILANI / HANS LUCAS / AFP)

Pas question de rater le train de l'Intelligence artificielle, cette technologie qui se développe très vite, notamment l’IA générative qui peut produire du texte, des photos, du son, et même des vidéos. Dans la foulée de Choose France, qui a réuni les dirigeants étrangers, le gouvernement tente d'attirer les géants du secteur pour qu’ils viennent dans l’Hexagone, avec le salon Vivatech2024 qui se déroule du mercredi 22 mai au samedi 25 mai.

En ce moment, les entreprises du monde entier investissent des milliards d’euros dans le domaine de l'IA et se livrent à une concurrence féroce. Le gouvernement français met en avant un avantage : grâce au nucléaire, la France peut fournir une énergie décarbonée. Ce qui est utile, et même stratégique, alors que ces technologies, avec leurs énormes datacenters, consomment beaucoup d’électricité.

La France héberge déjà plus de 600 start-up, avec quelques champions, comme la société Mistral, qui équipe l’armée et que le monde s’arrache, ou H, une start-up qui vient de lever 200 millions de dollars. Nos grands groupes se renforcent aussi dans l’IA, comme Sanofi, qui vient d’annoncer une collaboration avec OpenAI, cette société à l’origine du robot conversationnel ChatGPT, avec l’objectif de mettre plus rapidement au point des médicaments.

Développer l'IA nécessite des milliards d'euros

La France a des talents, des mathématiciens, mais le gouvernement veut former jusqu’à 100 000 personnes dans l’intelligence artificielle, développer des sites universitaires dédiés, des "IA clusters", dans lesquels le gouvernement promet d’injecter 400 millions d’euros. L’ambition est de positionner la France comme l’écosystème le plus performant d’Europe. Mais développer l’IA demande des milliards d’euros, c’est tout l’enjeu, car le gouvernement n’a pas d’argent. On a déjà mis quatre milliards d’euros via France 2030, mais l’intention du gouvernement, c’est d’attirer des fonds et de solliciter l’épargne des Français.

Le problème, c’est que ces technologies font peur tout autant qu’elles fascinent. Combien de métiers disparaîtront ou seront percutés par l’IA ? Difficile de répondre. Sans compter le risque d’une utilisation de l’IA à mauvais escient dans un grand nombre de secteurs, notamment pour manipuler les électeurs par le biais de fausses informations. Les 27 pays de l’Union viennent d’approuver une législation pour essayer de se protéger. Pour réguler, limiter les possibles dérives, sans freiner l’innovation, cette législation doit entrer en vigueur en 2026. Parallèlement, les principales entreprises mondiales d'intelligence artificielle, comme OpenAI, Google DeepMind et Anthropic, viennent de signer un accord qui promet une IA transparente, responsable et sûre... Tout un programme !

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