Anne Hidalgo accuse le maire du Plessis-Robinson de sexisme, il dénonce "des querelles politiciennes stériles"
Philippe Pemezec a répondu à la maire de Paris en l'accusant de manigances politiques en faveur de son conjoint, député des Hauts-de-Seine.
Les mots doux fusent entre élus franciliens. Anne Hidalgo, maire socialiste de Paris, a publié mardi 14 juin une lettre envoyée quelques jours plus tôt à Philippe Pemezec, maire du Plessis-Robinson (Hauts-de-Seine). Elle y dénonce des propos sexistes tenus par le maire Les Républicains. Après un tollé des internautes, l'élu lui a répondu en l'accusant de manigances politiques en faveur de son conjoint. Retour sur cette passe d'armes.
Anne Hidalgo dénonce les "insanités" du maire
Des "insanités", des "grossièretés" et un "comportement sexiste." Anne Hidalgo a choisi de "dénoncer publiquement ce que [Philippe Pemezec appellera] sans doute des gauloiseries et [qu'elle] assimile moins poétiquement à des injures", expose-t-elle dans une lettre envoyée le 10 juin au maire LR du Plessis-Robinson. La maire de Paris y raconte un épisode de la cérémonie officielle de lancement du chantier du Grand Paris Express, qui s'est déroulée le 4 juin à Clamart (Hauts-de-Seine), en présence de plusieurs personnalités politiques.
Anne Hidalgo raconte que Philippe Pemezec aurait lancé à son arrivée : "Qu'est-ce qu'ils ont tous à se précipiter autour d'elle, tous ces mecs ? Ils sont comme Untel à vouloir se faire tailler des pipes par Hidalgo." Dans sa lettre, la maire de Paris efface le nom de celui que Philippe Pemezec a trouvé "amusant de livrer en pâture à l'auditoire". Anne Hidalgo clôt sa "chronique du sexisme ordinaire", comme elle l'appelle, par une demande d'excuses.
Face au sexisme, je ne me suis jamais tue et je ne me tairai jamais. pic.twitter.com/UqPDehq047
— Anne Hidalgo (@Anne_Hidalgo) 14 juin 2016
Philippe Pemezec élude d'abord le sujet puis dément
Trois jours plus tard, le maire du Plessis-Robinson répond. Il publie le contenu de sa lettre sur Twitter le lendemain. Philippe Pemezec débute en se disant "flatté" qu'Anne Hidalgo accorde "un soupçon d'intérêt à un modeste maire de la banlieue parisienne". "Je me suis dit que vous vouliez peut-être faire taire un des rares élus qui se permettent de dénoncer le travail de défiguration que vous menez aujourd'hui sur Paris", attaque-t-il à son tour.
Il accuse la maire de Paris de manigances politiques. "Je me suis enfin rappelé que votre conjoint, monsieur Jean-Marc Germain, est le député de la douzième circonscription des Hauts-de-Seine, écrit-il. Il pourrait être mon adversaire aux élections législatives de 2017 pour lesquelles les Républicains s'apprêtent – hasard du calendrier bien sûr – à donner les investitures", lance-t-il.
Ma réponse à @Anne_Hidalgo. pic.twitter.com/VB4sMKnzY5
— Philippe Pemezec (@PhilippePemezec) 14 juin 2016
Dans ce communiqué, le maire de Plessis-Robinson choisit d'abord de ne pas répondre aux propos que lui prête la maire socialiste. Ce n'est que quelques heures plus tard, dans un communiqué, qu'il affirme n'avoir "jamais tenu de propos sexistes contre Madame Hidalgo". "Je me réserve le droit de déposer plainte en diffamation contre Madame Hidalgo ou toutes personnes qui répandront ces propos mensongers", a-t-il ajouté.
Sur les réseaux sociaux, les internautes soutiennent Anne Hidalgo
L'échange indigne les internautes. Sur Twitter, les réactions sont presque aussi cinglantes que les lettres des deux élus.
Où est le respect ? Visiblement, pas au @PlessisRobinson
— Malliwi Rapesheake (@MalliwiRapeshea) 14 juin 2016
cc @Anne_Hidalgo @PhilippePemezec
Et là donc @PhilippePemezec accuse @Anne_Hidalgo de lui reprocher son sexisme pour faire plaisir à son mari #combo https://t.co/G2J4cyuZ3k
— Lénaïg Bredoux (@LenaBred) 14 juin 2016
Et le gros beauf sexiste du jour s'appelle ... @PhilippePemezec (via @Anne_Hidalgo ) pic.twitter.com/5LNIYqRw0W
— Nain Portekoi (@Nain_Portekoi) 14 juin 2016
Peut être @Anne_Hidalgo fait-elle de la politique. Je ne doute pas que @PhilippePemezec en fasse moins. Mais en plus vulgaire semble t il.
— pascale faucon (@pascalaf) 14 juin 2016
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.