Locations meublées touristiques : la "niche fiscale Airbnb" est une "fiscalité pousse-au-crime", estime Julien Bayou

L'Assemblée nationale va examiner la semaine prochaine une proposition de loi visant à réduire l'avantage fiscal dont bénéficient les propriétaires qui passent par Airbnb ou Booking. Le député écologiste Julien Bayou dénonce une "anomalie" qui a pour conséquence la "disparition des logements pérennes".
Article rédigé par franceinfo
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Le député EELV de Paris Julien Bayou, sur franceinfo le 30 novembre 2023. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

Une proposition de loi transpartisane va être examinée à l'Assemblée nationale début décembre et dont le but est de réduire l'avantage fiscal dont bénéficient les propriétaires de meublés touristiques. Face à la "disparition des logements pérennes" liée à l'utilisation de services comme Airbnb, Abritel ou Booking, Julien Bayou, député écologiste invité de franceinfo jeudi 30 novembre, défend le "besoin d'encadrer" ces locations et salue la proposition de loi qui s'attaque à une "fiscalité pousse-au-crime".

Aussi surnommée "niche fiscale Airbnb", cette disposition permet aux propriétaires de meublés touristiques qui louent leur bien de bénéficier d'un abattement forfaitaire de 71 % sur les loyers perçus, alors qu'il est de 50 % pour les locations dites "classiques". "C'est incompréhensible", c'est une "anomalie", déplore Julien Bayou, qui a pour conséquence la "disparition des logements pérennes", alors qu'il faudrait plutôt "avantager la location de longue durée, celle qui est utile aux territoires, aux services publics, aux commerces du coin". 

D'autant que, selon lui, cela ne concerne pas les petits propriétaires, "le couple qui met un peu de beurre dans les épinards pendant deux ou trois semaines", mais au contraire des multipropriétaires. "On est sur des abattements colossaux qui ne se justifient pas", juge-t-il.

Julien Bayou y voit "une fiscalité pousse-au-crime". Il dit regretter l'opposition du gouvernement et de la droite : "Nous avons en commission travaillé à la suppression de cette niche fiscale et c'est vrai que plusieurs fois on s'est heurté à un gouvernement qui dit 'Oulala, attendez ! Là-dessus, avoir des recettes fiscales en plus ça nous pose un problème'"

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