Fiscalité sur les Airbnb : "C’est hallucinant" de devoir aller devant le Conseil d’État "tout simplement pour faire respecter la loi", déplore le sénateur PCF Ian Brossat
"C’est quand même proprement hallucinant qu’on ait besoin d’aller devant le Conseil d’État, tout simplement pour faire respecter la loi", concernant la fiscalité sur les Airbnb, déplore le sénateur PCF de Paris Ian Brossat, invité de France Bleu Paris mercredi 6 mars. Il mène une démarche inédite devant le Conseil d'État mercredi avec d'autres parlementaires pour obliger le gouvernement à mettre fin à l'avantage fiscal d'Airbnb.
Ils demandent que la loi soit respectée concernant le gros coup de rabot fiscal pour les propriétaires de logements loués en meublés touristiques de type Airbnb. "Nous avons plusieurs parlementaires, de gauche comme de droite, qui ont mis un terme à une niche fiscale qui favorise la location Airbnb, explique Ian Brossat. Aujourd’hui, si vous louez votre logement en Airbnb, vous payez moins d’impôts que si vous louez votre logement de façon classique à un salarié qui est là toute l’année. Nous avons, dans le budget, mis un terme à cette niche fiscale mais le gouvernement, de manière assez incroyable, dans son budget, rétablit cette niche fiscale qui favorise Airbnb, puisqu’il a publié une circulaire il y a deux semaines". Le sénateur rappelle qu'il y a "un amendement qui venait de moi, mais aussi d’autres bords politiques, qui a été adopté au Sénat, qui a été retenu dans le 49.3 et au final le gouvernement revient dessus. C’est quand même incroyable."
Les parlementaires ont donc décidé d’aller devant le conseil d’État "pour faire en sorte tout simplement que la loi s’applique, pour remettre la loi telle qu’elle a été votée, c’est-à-dire sans cette niche fiscale", précise le sénateur communiste. Pour l'élu de Paris, "on a là affaire à une magouille un peu étrange qui vise à favoriser les locations touristiques alors même qu’on a besoin de logements dans nos villes pour loger les gens, pour loger des salariés, pour loger des infirmières, pour loger des caissières, bref pour loger des gens qui font vivre cette ville et qui en sont exclus parce qu’on est envahi par ces locations touristiques", conclut Ian Brossat.
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