: Vidéo Luz : "Je sais que, dans des coins, il y a des relèves de Charb' et de Cabu"
Le caricaturiste de "Charlie Hebdo" a continué à dessiner et sort le 21 mai prochain sa bande dessinée "Catharsis".
Plus de quatre mois après les attentats perpétrés par les frères Kouachi dans les locaux de la rédaction de Charlie Hebdo, Luz s'est confié à "L'Autre JT", sur France 4. Le dessinateur, qui a échappé à l'attaque qui a fait 12 morts, dont huit de ses collègues, sort sa nouvelle BD, Catharsis, le 21 mai : un moyen d'exorciser la douleur, explique-t-il dans cette vidéo mise en ligne mardi 12 mai.
"Je sais que, dans des coins, il y a des relèves de Charb' et de Cabu. Des 'Maurice et Patapon' qui sont en train de se créer quelque part. Ça suffit à mon bonheur", dit-il aujourd'hui.
On se dit souvent "J'aurais dû y être"
"Le lendemain [de l'attaque], j'étais persuadé que je ne savais plus dessiner, que je ne pouvais plus dessiner", explique le caricaturiste. "Je dessinais toujours le même personnage. [Avec des yeux] sidérés, comme des millions de Français." Ce personnage, qui apparaît en couverture de Catharsis et qui lui ressemble, concède-t-il, devenu le symbole de son retour au dessin.
"La grande chance que j'ai, c'est de pouvoir dessiner, interroger ce que je vis à travers le dessin", poursuit la signature de Charlie Hebdo. "On se dit très souvent 'J'aurais dû y être'".
Sauvé par l'amour
"J'aurais pu sombrer dans la folie, dans l'alcool (...), dans la drogue, dans les idées suicidaires, mais finalement l'amour d'une femme m'a sauvé, tout bêtement", explique le dessinateur.
C'est marrant que, la plus grande des forces, ce ne soit pas en soulevant de la fonte, mais que ce soit dans le mystère amoureux. Ce n'est pas de savoir manier une kalachnikov, c'est de savoir rouler une très belle pelle. En tant que pacifiste, c'est la seule arme que j'ai : ça et le crayon.
"Le monde des adultes privés d'imaginaire, ça peut faire de dangereux terroristes comme de dangereux traders", a encore déploré le caricaturiste, pointant "des gens qui tuent, mais avec une proximité différente".
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