: Vidéo Fini les cris d'enfants à la récré, l'unique classe du village a fermé

La classe, lumineuse avec sa grande baie vitrée, a l'air toute neuve. Sur chaque pupitre blanc, un cahier. Les chaises rouges bien alignées semblent attendre les écoliers. Ils étaient bien, ici. On leur avait même installé la climatisation, précise René Nicard, le maire de Beaumont-la-Ferrière. Mais depuis la dernière rentrée, les cris d'enfants dans la cour manquent à l'appel. "Même pour les personnes âgées, qui les entendaient à la récré, c'était la vie du village, regrette l'employée communale. C'est comme dans une maison : quand il y a des enfants, il y a de la vie !" 

"Quand il y a des enfants, il y a de la vie !"

Le tableau blanc interactif a gardé intacts les dessins, les cœurs, les messages au marqueur bleu : "Merci pour toutes ces années de bonheur et d'apprentissage." "Le souvenir de cette école restera à jamais gravé dans nos cœurs, nos têtes." "Bravo pour M. Nicard". Le maire s'est battu jusqu'au bout, soutenu par les parents d'élèves de Beaumont et Saint-Aubin, la commune en RPI (regroupement pédagogique intercommunal), ainsi que la presse locale du pays charitois. En vain.

L'unique classe de l'école a fermé, sur décision de l'inspection d'académie, et le village nivernais s'est tu. Les enfants des champs seraient-ils "sacrifiés" au profit de ceux des villes ? "Complément d'enquête" le 12 avril sur une France rurale en colère, qui se sent dans le viseur du gouvernement.

Extrait de "France rurale : l'amer est dans le pré", un reportage à voir dans "Complément d'enquête" le12 avril 2018.