Une filiale de la SNCF aurait écarté ses agents musulmans pour la visite du président israélien
Selon des informations du syndicat SUD-Rail, Itiremia aurait effectué un "choix confessionnel". Joint par francetv info, la SNCF dément.
L'affaire est plus qu'embarrassante pour la SNCF : selon des informations émanant de SUD-Rail et confirmées par Le Point lundi 15 avril, Itiremia, une filiale de la SNCF, aurait exclu les salariés pouvant passer pour musulmans lors de l'accueil d'une délégation israélienne à Paris. Une enquête interne est en cours.
Les faits remontent au 8 mars, jour de la visite du président israélien, Shimon Peres, dans la capitale. Le chef d'Etat vient de Bruxelles. "Pour son arrivée en gare du Nord, la SNCF [commande] 3 porteurs à sa filiale Itiremia afin de s'occuper des bagages", raconte SUD-Rail. Mais les agents ne sont pas choisis au hasard. D'après le syndicat, "le responsable de site [se lance] dans un étrange 'marché' au sein du personnel, excluant les 'Noirs et Arabes', car il ne [faut] 'pas de salariés musulmans pour accueillir le chef d'Etat israélien' !"
Une version des faits fermement contredite par la SNCF, qui ajoute auprès de francetv info, sans plus de précisions : "Nous n'avons en aucun cas transmis des instructions à Itiremia."
Un "principe de précaution" selon la direction
Contacté par Le Point, un représentant du personnel au Conseil d'administration d'Itiremia, Zachée Lapée, confirme les faits : "Pour cette mission, les consignes ont été très claires : il ne fallait ni Noirs ni Arabes."
Après des protestations en interne, la direction de la filiale aurait admis les faits lors d'une réunion rapportée par SUD-Rail. Parlant d'un "choix confessionnel", elle aurait évoqué un "principe de précaution" pour "protéger les salariés de vexations qu’ils auraient pu subir de la part du Service de protection des hautes personnalités et/ou du corps diplomatique".
Reste à savoir d'où est partie la consigne discriminatoire : SUD-Rail évoque un "courriel" envoyé par la SNCF au responsable de site. L'ambassade d'Israël nie de son côté avoir formulé la moindre demande. Comble de l'histoire, Shimon Peres venait à Paris notamment pour une rencontre avec des imams français, devant lesquels il a plaidé pour "une vie commune entre chrétiens et musulmans, juifs, Palestiniens et Israéliens".
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