Une belle-mère et son beau-fils interdits de mariage en Moselle
Pendant trois ans, Elisabeth, 47 ans, a été l'épouse du père d'Eric, 44 ans. Aujourd'hui, le Code civil lui interdit d'épouser son ancien beau-fils.
C'est un amour impossible au regard de la loi. Elisabeth Lorentz, 47 ans, et Eric Holder, 44 ans, vivent ensemble depuis cinq ans, mais se connaissent depuis plus de 20 ans : elle a été l'épouse du père d'Eric entre 2003 et 2006. Pendant ces trois années, le fiancé d'Elisabeth était donc son beau-fils. Or, le Code civil prévoit qu'"en ligne directe, le mariage est prohibé entre tous les descendants et ascendants et alliés dans la même ligne".
Jeudi 6 juin, le couple s'est dit prêt à aller jusqu'à la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) pour obtenir satisfaction.
Une dérogation du président nécessaire
"Quand Eric m'a demandée en mariage, j'étais heureuse, sur un petit nuage. Aujourd'hui, on m'accuse d'inceste." Pour Elisabeth Lorentz, il est hors de question d'annuler la cérémonie, prévue le 27 juillet : "Tout est prêt : la salle, le traiteur, l'orchestre. J'ai déjà ma robe et tous les accessoires, on n'annulera pas." Si une levée de cette interdiction est bien possible, selon le service d'état civil de la mairie de Dabo, en Moselle, elle nécessite soit une "dérogation du président de la République", soit la mort de l'ancien époux. Or, "ce n'est pas le cas", a expliqué une responsable de la mairie.
Surtout, le couple, qui avait alerté l'Elysée sur son cas, vient de recevoir un rappel de la loi lui interdisant formellement de se dire "oui". "J'ai reçu une lettre du président François Hollande, qui m'écrit que mon mariage est 'prohibé', et qu'aucune dérogation n'est possible parce que mon premier mari n'est pas mort. Je ne vais quand même pas attendre la mort de mon ex-mari pour me remarier !", a expliqué Elisabeth Lorentz, interrogée par l'AFP.
Le couple a donc décidé d'écrire à nouveau au président de la République, cette fois en recommandé avec accusé de réception, pour lui demander de lever l'interdiction. En cas de refus, les amoureux pourraient se tourner vers les instances européennes. En 2005, la CEDH avait condamné la Grande-Bretagne pour avoir empêché le mariage d'un beau-père et de sa belle-fille.
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