Un maire menacé d'exclusion par le PS pour avoir parrainé Marine Le Pen

C'est une simple signature qui vaut à Jacques Saint-Martin, maire de Francon, petite commune de Haute-Garonne, une menace d'exclusion du Parti socialiste. Mais pas n'importe laquelle : l'élu socialiste a donné son parrainage à Marine Le Pen, qui avait besoin de rassembler 500 signatures pour se présenter à la présidentielle.

Le quotidien régional La Dépêche, qui relate l'affaire vendredi 20 avril, rapporte que le PS a décidé de le sanctionner. Sébastien Denard, secrétaire de la fédération PS de Haute-Garonne précise à FTVi que la procédure a été enclenchée aussitôt après la parution des parrainages au Journal officiel, le 31 mars. "On peut faire beaucoup de choses au nom de la démocratie, mais je ne vois pas comment garder comme camarade un maire (…) apportant son parrainage à la candidate du Front national", regrette Sébastien Denard. "La décision reviendra au bureau national ou à la commission des conflits nationale", a-t-il souligné.  "La commission fédérale des conflits sera saisie lundi", a-t-il indiqué.Suivant les statuts du PS, la commission des conflits devrait convoquer le maire de Francon avant de prendre sa décision sur son sort.

Le secrétaire a toutefois minimisé la portée politique de ce parrainage, en rappelant que Louis Aliot, le numéro deux du FN et compagnon de Marine Le Pen, a vécu à Francon et serait un ami d'enfance du fils du maire de la ville, qui compte 182 électeurs. "Jacques Saint-Martin a sûrement eu des pressions amicales", raconte Sébastien Denard. La région du Comminges (le sud de la Haute-Garonne) et particulièrement Francon connaissent un microclimat politique favorable au Front national, dans une région Midi-Pyrénées qui lui est globalement hostile.