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Trois lycéens marseillais ont été placés en garde à vue vendredi pour avoir insulté la fille d'une commandante de police

Ils ont été retenus pendant plusieurs heures, fouillés au corps et menottés, a-t-on appris mardi de source syndicale.Il n'y aurait pas eu de violence physique autre que le "jet d'un bouchon de liège" sur la tête de la lycéenne, qui a prévenu sa mère, officier de police dans la commune voisine de Plan-de-Cuques.
Article rédigé par France2.fr
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Marseille, vu du port (Fr. 3)

Ils ont été retenus pendant plusieurs heures, fouillés au corps et menottés, a-t-on appris mardi de source syndicale.

Il n'y aurait pas eu de violence physique autre que le "jet d'un bouchon de liège" sur la tête de la lycéenne, qui a prévenu sa mère, officier de police dans la commune voisine de Plan-de-Cuques.

"Dans la demi-heure suivante, 12 fonctionnaires de police, à bord de trois véhicules de service, dirigés par un commandant de la police nationale, se rendaient au lycée", a dit à Reuters le secrétaire académique du SNES.

"Nous sommes en plein délire. C'est une dérive sécuritaire extrêmement grave où un officier de police confond sa fonction et ses relations familiales", a ajouté le syndicaliste, également professeur au lycée Antonin Artaud. "Cette dérive n'est pas seulement liée à la personnalité de l'officier de police incriminé, mais résulte d'un climat 'tout sécurité' qui permet ce type de dérapage", a-t-il estimé.

"Le préfet délégué pour la sécurité et à la défense a saisi ce jour l'IGPN (inspection générale de la police nationale) afin de déterminer les circonstances de l'interpellation, et les responsabilités de chacun dans le déroulé de la procédure", a indiqué dans la soirée la préfecture.

Menottes aux poignets
Les trois lycéens ont été conduits au commissariat de Plan-de-Cuques, dont ne dépend pas administrativement le lycée Artaud, où ils ont été placés en garde à vue avec fouille au corps, interrogatoire, fichage, menottes aux poignets.

"Ils ont eu droit à la prise d'empreintes ADN et photos anthropométriques", a précisé le syndicaliste du SNES. Les trois jeunes ont été libérés en fin d'après-midi après l'intervention de l'avocat de l'une des familles.

"Aucune demande n'a été formulée à l'établissement, aucune plainte n'a été déposée avant l'intervention des policiers qui n'avaient pas de commission rogatoire. Aucun flagrant délit enfin ne permettait à la police d'agir hors de sa juridiction", a-t-il dit.

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