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Travail des enfants, 35 heures, droit de grève : l'intervention cash du PDG d'Air France

Alexandre de Juniac a livré sa vision des acquis sociaux, dont la définition est selon lui "floue et imprécise", quitte à rouvrir le débat sur le travail des enfants, révèle Mediapart.

Article rédigé par franceinfo
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Le PDG d'Air France Alexandre de Juniac, le 28 septembre 2014, lors d'une conférence de presse à Paris. (DOMINIQUE FAGET / AFP)

Le PDG d'Air France, Alexandre de Juniac, a livré une approche surprenante du droit social, révèle le site Mediapart (abonnés), mercredi 18 mars. Au cours d'une rencontre patronale, en décembre 2014, Alexandre de Juniac est revenu sur les acquis sociaux, une notion "très imprécise et très floue", selon lui.

Le PDG revient notamment sur le travail des enfants, dont l'interdiction n'est pas si évidente, selon lui. "C'est quoi l'âge d'un enfant, de nos jours ? Est-ce que c'est 16, 18 ou 20 ans ? On pense à donner le droit de vote à des enfants qui ont 16 ans ? Est-ce que ce sont des enfants, je ne sais plus... Est-ce qu'il faut les faire travailler, pas travailler ? Pas sûr." Le site Mediapart a découpé ce passage de l'intervention, donnée dans l'abbaye de Royaumont (Val-d'Oise).


"M. de Juniac, les grévistes, on les aurait envoyés en prison"

Au cours de son intervention longue d'une vingtaine de minutes, Alexandre de Juniac évoque également les 35 heures. "La durée du temps de travail, qui, paraît-il, est un acquis social, qu’est-ce cela veut dire pour un ingénieur qui a une tablette et un smartphone et qui travaille chez lui ?", explique le PDG. Avant de s'interroger : "Est-ce que cela a un sens de fixer l’âge de la retraite ?"

Ce n'est pas tout. La rude concurrence des compagnies du Golfe impose de "mettre des limites aux acquis sociaux". Alors qu'il a dû affronter une grève musclée des pilotes de ligne, en septembre, Alexandre de Juniac livre d'ailleurs une anecdote. "Comme le disait mon homologue de Qatar Airways, hier, à propos de la grève, 'Monsieur de Juniac, chez nous, ce ne serait pas possible, on les aurait tous envoyés en prison'." La réplique fait mouche et suscite les applaudissements de la salle. Pas sûr que les syndicats du groupe soient aussi enthousiastes.

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