La famille du Saint-Cyrien mort noyé dénonce "des zones d'ombre"

FAITS DIVERS - Un élève-officier de la prestigieuse école militaire de Saint-Cyr Coëtquidan (Morbihan) est mort noyé lors d'un exercice d'intégration dans la nuit du lundi 29 au mardi 30 octobre. Mercredi, sa famille estime que les circonstances de son décès nécessitent une enquête pour homicide involontaire.

L'avocate de la famille de la victime, Marie-Laure Ingouf, a évoqué "des zones d'ombre" autour de la mort du jeune homme. L'élève-officier, âgé de 24 ans, s'est noyé lors de la traversée d'un étang de 50 mètres à l'occasion d'une soirée de transmission des traditions. Il a disparu alors que l'éclairage de l'étang a sauté durant "quelques minutes", a expliqué le procureur de la République de Vannes, Thierry Phelippeau. "Notre intime conviction, c'est qu'il y a eu un vrai manquement aux règles de sécurité et de prudence", a déclaré l'avocate. Et d'ajouter qu'il aurait dû y avoir du personnel à bord d'un bateau afin de superviser l'exercice.

Les questions de la famille portent en particulier sur "la durée de la panne d'électricité" et "le délai entre la noyade et la découverte du corps", selon l'avocate. Une association de défense des militaires, l'Adefdromil, a estimé que cet exercice était "ni plus, ni moins qu'un bizutage". D'après le procureur, douze élèves ont participé à la traversée. En 2007, deux officiers de Saint-Cyr avaient été condamnés à des peines de prison avec sursis pour avoir involontairement causé la mort de deux élèves trois ans plus tôt lors d'un exercice en montagne.