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Revue de presse : de "l'abstention record" à "la petite bérézina" de l'UMP

Les éditorialistes tirent les premiers enseignements du scrutin, lundi matin. Avec des avis très divergents selon l'orientation politique de leur journal.

Article rédigé par franceinfo
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Un kiosque à journaux parisien. (JOHANNA LANZEROTI / MAXPPP)

Que l'on soit de droite ou de gauche, forcément, on ne voit pas les résultats du premier tour aux élections législatives de la même manière dans la presse, ce lundi matin 11 juin. Selon le bord auquel on adhère, on préfère retenir le succès de la gauche (46% pour les socialistes et leurs alliés, contre 34% pour l'UMP et les siens) ou la faible participation (42,77% d'abstention). Revue de presse des éditorialistes français.

• "Les socialistes amusent la galerie"

Ce n'est pas une surprise, Le Figaro (article payant), préfère retenir l'"abstention record" au premier tour des élections législatives, ce qui confirmerait "que nous ne sommes décidément plus en 1981", écrit le patron des rédactions du Figaro, Etienne Mougeotte. Pourquoi ? "L'élection de François Hollande le 6 mai n'a pas enclenché un phénomène d'enthousiasme et donc d'amplification comparable à l'élection de François Mitterrand".

Pour Mougeotte, seule l'UMP, qui "s'en sort bien" en faisant "jeu égal" avec le PS, met "le projecteur sur les vrais et graves problèmes du moment", comme la crise européenne, le problème de compétitivité des entreprises ou la réduction des déficits. Pendant ce temps, et pour "une semaine encore, les socialistes vont continuer à amuser la galerie avec la normalité du président, l'usage des trains par les ministres, le statut du cannabis, la suppression des notes à l'école. En sport, cela s'appelle 'jouer la montre'."

• "La petite bérézina" de l'UMP

Forcément, à Libération, qui titre "La gauche plus forte" en une, on n'est pas vraiment du même avis. Nicolas Demorand, directeur de la rédaction, élude la faible participation et retient qu'"à droite, même si l'UMP se gargarise de faire le jeu quasi égal avec le PS, le premier tour ressemble à une petite bérézina" voire une "déconfiture". "Agitée pendant la campagne, sans doute encore serinée dans les jours qui viennent, la funeste vision d’une gauche concentrant tous les pouvoirs a été jugée grotesque par les électeurs", estime Demorand, pointant une nette "domination socialiste" au sein de la gauche.

Même tonalité dans L'Humanité. Patrick Apel-Muller, le directeur de la rédaction, y souligne que "les électeurs ont confirmé leurs choix de l'élection présidentielle en mettant de nombreux candidats socialistes en situation de battre les députés UMP sortants". Dans un article, Le Parisien relève encore que "selon les estimations hier, le PS et ses alliés historiques du Parti radical de gauche pourraient, à eux seuls, décrocher plus de 289 sièges dans le futur hémicycle. Cela n'était jamais arrivé depuis 1981."

"Elle est où la vague ?"

Reste la grande majorité des éditorialistes qui, à l'image de Jean-Francis Pécresse, dans Les Echos, expliquent : "Un soutien mesuré au président : voilà à quoi peut se résumer l'analyse des résultats du premier tour des législatives". Il pointe que "l'un des faits marquants de ce scrutin demeure le niveau record de l'abstention". Finalement, pas de "vote de clarté", d'autant que "pour ajouter à la confusion du message, on notera que l'UMP, privée de son champion et disputée par plusieurs prétendants au titre, a réussi à améliorer de huit points le score de Nicolas Sarkozy au premier tour de la présidentielle".

"Elle est où la vague ? Eh bien, elle est plus encore que d'habitude, dans l'abstention des électeurs", ironise Jacques Camus dans les colonnes de La République du Centre. Pour Jean Levallois aussi, dans La Presse de la Manche, "une abstention en forme de déferlante et une vaguelette rose résument assez bien le scrutin d'hier""Point de vague rose à l'horizon. Point d'une France qui, au lendemain de l'échec de Nicolas Sarkozy, aurait basculé dans une euphorie excessive, dans une frénésie socialiste sans retenue", renchérit Philippe Palat dans Le Midi libre.

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